Même si la coalition de droite au pouvoir à Lisbonne (PSD et CDS-PP) a nettement remporté les élections législatives du 4 octobre, elle est loin – avec seulement 38 % des votes – d’atteindre la majorité parlementaire.

De fait, le reste du Parlement portugais sera presque exclusivement constitué de députés du Parti socialiste (PS) et de la gauche radicale. Une situation nouvelle qui a ouvert une période de tractations entre les différentes formations politiques.

Le président Aníbal Cavaco Silva et l’actuel Premier ministre Pedro Passos Coelho, tout deux membres du Parti social-démocrate (PSD), ont rapidemment réagi en faisant, dès le lendemain des élections, un appel du pied au PS pour former un gouvernement au centre. C’était sans compter avec la pression de la gauche de la gauche, qui a totalisé près de 20 % des votes et qui menace, selon un article du journal portugais Público, “de bloquer tout gouvernement qui défendrait l’austérité”.

Un gouvernement de gauche

António Costa, le leader du PS, qui pourrait finalement former un gouvernement marqué à gauche, a rencontré le Parti communiste portugais (PCP) le 7 octobre et s’entretiendra avec le Bloc de gauche (BE) le 12 octobre prochain.

“[António] Costa et Jerónimo [de Sousa, PCP] mettent la droite sous pression” titrait le 8 octobre Público. Le leader du PCP a ainsi garanti à António Costa qu’il “rendrait viable un gouvernement PS et que “le PCP est prêt à assumer toutes les responsabilités, y compris au gouvernement” .

Le Parti socialiste s’est montré beaucoup plus prudent dans ses déclarations, expliquant que c’était “au PCP et au BE de démontrer l’existence de conditions pour un gouvernement de gauche majoritaire”.