Forte d'une croissance de 5,5 % de son trafic passagers et d'un bond de 21 % de son activité fret, Brittany Ferries a confirmé, ce jeudi, son redressement. Des résultats qui permettent à la compagnie bretonne d'annoncer l'embauche de 400 CDI entre 2015 et 2016.
Brittany Ferries retrouve des couleurs. La compagnie roscovite a transporté 130.000 passagers supplémentaires en 2015, portant son trafic total à 2.568.000 personnes. Un regain surtout marqué durant la période estivale, grâce à une hausse de fréquentation des navires de 9 % qui a profité à toutes les lignes.
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SNCM. Brittany Ferries a tout d'un modèle !« L'ajout de capacité sur Le Havre et l'Espagne avec la mise en service du navire Baie de Seine, portant la flotte exploitée sous pavillon français à 10 navires, a permis de consolider notre croissance », indique la direction dans un communiqué.
Ces très bons résultats permettent surtout à Brittany Ferries, premier employeur de marins français, de confirmer l'embauche de plus de 400 salariés en CDI, entre 2015 et 2016. « Ces embauches significatives traduisent la volonté de la compagnie de créer et de stabiliser les emplois de navigants sous pavillon français », souligne la direction.
De bonnes nouvelles pour l'emploi dont se réjouit la CFDT mais y apportant quelques nuances. « On accueille ces annonces avec satisfaction mais il s'agit d'une régularisation de situations de précarité. Pour une grande majorité, ce sont des requalifications de CDD en CDI pour des personnes qui sont dans l'entreprise depuis plusieurs années afin de pallier des départs à la retraite non remplacés », modère Jean-Paul Corbel.
Quant à l'activité fret, qui représente 20 % du chiffre d'affaires, elle a progressé de 21 % en 2015 (+32.000 camions). Cette performance marque une reprise de parts de marché de la façade Nord-Ouest française face à la concurrence du Pas-de-Calais.
« La saison 2015 confirme le succès du Plan de retour à la compétitivité lancé en 2012, en dépit des difficultés financières rencontrées », s'est félicité, pour sa part, Jean-Marc Roué, président du Conseil de surveillance.
Selon le délégué CFDT, la compagnie a surtout bénéficié d'un gros coup de main de la conjoncture. « Plus qu'un coup de rabot sur les salaires et un plan d'économies sur le dos des salariés, ce sont plusieurs facteurs qui ont permis d'atteindre ce niveau de performance », indique Jean-Paul Corbel qui cite pêle-mêle : « La baisse du prix du pétrole, le haut niveau de la livre, la reprise de l'activité en Angleterre, un certain report du trafic du détroit du Pas-de-Calais lié aux déboires de la compagnie MyFerryLink et à la problématique des migrants ».
La direction précise par ailleurs que l'année 2016 sera marquée sur la période hivernale par la seconde phase d'installations de filtres à fumée sur les navires Mont-Saint- Michel, Armorique et Pont-Aven, dans le cadre d'un plan d'investissements de 80 M€, en conformité avec la réglementation Marpol sur la réduction des émissions de soufre.
Selon certaines sources, la compagnie bretonne afficherait un bénéfice de 20 millions d'euros pour cet exercice.