Un deuxième logiciel "tricheur" chez Volkswagen ?

Le patron de la firme aux États-Unis a révélé devant le Congrès américain l'existence d'un second programme lié aux rejets polluants des véhicules VW.

Par , à Munich

Michael Horn, le président de la branche américaine de Volkswagen, a été entendu par le Congrès.
Michael Horn, le président de la branche américaine de Volkswagen, a été entendu par le Congrès. © dpa

Temps de lecture : 3 min

Les scandales se suivent et se ressemblent chez Volkswagen. Les autorités américaines testent actuellement un second logiciel en rapport avec les émissions de gaz des véhicules du géant allemand. L'existence de ce programme, qui serait utilisé lors de la phase de démarrage du système de traitement des rejets polluants, a été révélée par le patron de VW aux États-Unis, Michael Horn, lors de son audition devant le Congrès américain. En attendant les résultats des analyses officielles, le premier constructeur automobile mondial a choisi de retirer la procédure d'homologation de ces modèles dotés d'un moteur diesel 2 litres et dont la mise sur le marché était prévue l'année prochaine. Un porte-parole de l'Agence américaine de protection l'environnement (EPA) a expliqué que ses experts devaient comprendre le fonctionnement du logiciel, baptisé « Auxiliary Emissions Control Device » (AECD), afin de savoir s'il permettait de contrôler ou, au contraire, de dissimuler les émissions de gaz des voitures. Si un nouveau cas de tricherie est avéré, Volkswagen pourra être la cible de nouvelles poursuites judiciaires aux États-Unis et dans le reste du monde.

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Le groupe basé à Wolfsburg a longtemps cru que ce scandale ne toucherait pas son principal marché. Mais le ministère chinois de l'Environnement vient de révéler qu'il allait à son tour lancer une enquête afin de savoir si les modèles Volkswagen vendus en République populaire étaient conformes aux normes de pollution. Préférant prévenir plutôt que guérir, le constructeur a déjà annoncé qu'il comptait rappeler les 1 950 voitures importées en Chine qui seraient susceptibles d'être équipées du logiciel « truqueur » caché sous le capot de onze millions de ses modèles à travers le monde. Les autorités de quarantaine chinoises (AQSIQ) ont expliqué qu'elles étaient « profondément préoccupées » par cette affaire. Volkswagen a, pour sa part, précisé dans un communiqué qu'il tenait « sincèrement » à s'« excuser pour les désagréments causés à [ses] clients ».

Amendes record et rappels de véhicules

Le groupe cherche aujourd'hui à réduire au maximum ses dépenses en prévision des amendes record qu'il va devoir payer et des coûts liés aux rappels des véhicules équipés du programme tricheur. Le nouveau président du constructeur, Matthias Müller, a déjà prévenu que tous les investissements « qui ne sont pas absolument nécessaires seront annulés ou retardés ». « Pour être tout à fait franc : cela ne sera pas un processus indolore », a reconnu l'ancien patron de Porsche. Son contrat de sponsoring de la Coupe d'Allemagne de football pour les trois prochaines années risque ainsi de ne pas être renouvelé. VW pourrait aussi arrêter de soutenir certaines équipes. Chaque année, la compagnie engloutit notamment près de 100 millions d'euros dans le club du VfL Wolfsburg. Sa marque de luxe, Audi, dépense également beaucoup d'argent pour aider le Bayern Munich. Volkswagen sponsorise en tout plus d'une dizaine de clubs de football de première division, dont le Hambourg SV et Schalke 04. Ses marques Audi et Porsche participent, quant à elles, aux 24 Heures du Mans et Audi est présent dans le championnat DTM.

Si le temps des « vaches maigres » va sans doute durer longtemps chez VW, ses dirigeants n'ont, semble-t-il, toujours pas compris qu'ils allaient devoir changer leurs « vieilles » habitudes. Le journal populaire Bild a ainsi révélé dimanche que les principaux managers du géant de l'automobile continuaient d'utiliser les dix avions privés de la compagnie pour rejoindre leur maison le week-end. Ce genre de nouvelles n'aide pas à redorer l'image d'un groupe déjà accusé de tous les maux…

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Commentaires (19)

  • france33470

    Mercedes aurait-il utilisé un logiciel invisible pour l a gestion de ses moteurs de F1, ce qui expliquerait ce bond de 200 CV (2014) qui a mis KO la concurrence.
    Il faudrait demander à Bosch

  • Clo14

    En conditions normales de fonctionnement, c'est à dire quand le logiciel frauduleux n'opère plus, Est-ce que les moteurs VW incriminés rejettent plus que des moteurs de puissance équivalente d'autres constructeurs ou non ? Autre question : sans l'aide de ce logiciel, intégré pour passer le test américain, ces moteurs passeraient-ils ou non le test européen ? On peut s'étonner que ces questions n'aient pas encore été abordées et espérer qu'un laboratoire indépendant pourra y répondre.

  • Je voudrais etre milliardaire

    Il est temps de changer, bye les belles audi et vive la telsa