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Politique

Ce rapport qui démonte le programme économique de Marine Le Pen

Selon la fondation Concorde (think-tank proche de la droite), la politique du Front national conduirait à "l'effondrement de l'économie française".
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Programme FN
La fondation Concorde dresse un bilan très sombre du programme économique du FN.
STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

A quoi ressemblerait l’arrivée du Front national au pouvoir ? A la combinaison du choc fiscal de 2012, de la relance par la consommation de 1981 et de l’effondrement monétaire argentin. Ce diagnostic –bien sombre - est signé par la fondation Concorde, un think-tank proche de la droite modérée et composé d’universitaires et de chefs d’entreprise, qui entend par là dénoncer le "discours démagogique" du parti de Marine Le Pen.

Dans un rapport sobrement intitulé "le projet économique du Front national ou comment accélérer l’effondrement de l’économie française", le laboratoire d’idées estime que le FN a beau promettre de "renverser la table", il ne fait que proposer "de poursuivre en pire la politique économique menée ces 30 dernières années". Et d’égrener : "les dépenses excessives de la sphère publique, les taxations supplémentaires pour les acteurs privés ou le déni de la compétition économique mondiale dans laquelle la France évolue".

Exemple le plus récent, l’arrivée du Front national au pouvoir pourrait bien ressembler au "choc fiscal" intervenu après l’élection de François Hollande en 2012. Mais en pire. En proposant d’intégrer la taxe d’habitation à l’impôt sur le revenu, le FN concentrerait "encore d’avantage" l’impôt sur un petit nombre de contribuables estiment les auteurs du rapport, qui rappellent qu’avec la suppression de la première tranche d’impôt sur le revenu seuls 46% des ménages paieront l’impôt sur le revenu en 2016.

La politique de relance de F. Mitterrand

Pour les entreprises, la politique du Front national pourrait conduire à une "taxation accrue" des fleurons de l’industrie française et à "l’étranglement" des PME par les charges. "Le Front national fonde (encore) sa politique sur l’idée que les grandes entreprises paieraient peu d’impôts", constate le rapport, qui avertit du risque que les grands groupes délocalisent leurs activités à l’étranger.

Toujours selon la Fondation Concorde, le programme du FN présenterait aussi certains traits communs avec celui de… François Mitterrand. Et notamment la relance par la consommation décidée par le socialiste lors de son arrivée au pouvoir en 1981. Le programme du Front national propose notamment de "moduler l’impôt sur les sociétés pour inciter les entreprises à adopter une politique salariale plus généreuse et distribuer davantage de profits à leurs salariés" et de "financer une augmentation de 200 euros nets des  rémunérations des salaires jusqu’à 1,4 fois le SMIC" (programme de 2012, ndlr) par une taxe sur les biens importés.

Ces propositions traduisent une "ignorance de la crise de compétitivité que traverse notre économie", critiquent les auteurs du rapport de la fondation Concorde qui notent au passage que la proposition de taxer les produits importés "ne pourra pas être mise en place", sauf à sortir du cadre européen. Les propositions du FN ne feront que "renforcer encore davantage la rigidité du marché du travail" et "accéléreront la perte de compétitivité de notre économie", avertit d’ailleurs la Fondation, qui voit déjà les entreprises françaises perdre des parts de marché à l’international et le chômage s’envoler.

"L'échec cuisant" du modèle argentin

De manière générale, penser protéger notre industrie par des droits de douanes est une "illusion" estime la fondation Concorde. "Ces droits de douanes seraient rejetés par l’OMC et l’Union Européenne et amèneraient des mesures de rétorsion qui réduiraient nos exportations", prédit le think-tank. Emergerait alors un double problème: les entreprises combineraient difficultés d'approvisionnement et raréfaction de leurs débouchés. Et les auteurs du rapport de citer l’"appauvrissement dramatique" connu par les modèles économiques "autarciques": Cuba, Corée du Nord, Iran ou Argentine.

L’Argentine, justement, est le dernier exemple cité dans le rapport. Il s'agit, pour la fondation Concorde, d'avertir des risques d'une sortie de l'Euro, "un des thèmes forts du Front national". Rappelant "l’échec cuisant" de l’expérience argentine - une forte dévaluation conjuguée à la mise en place de mesures de protectionnisme économique, le think-tank estime que l'abandon de la monnaie unique conduirait tour à tour à l’effondrement de la monnaie nationale, l’explosion des prix à la consommation, l’augmentation du prix des matières premières, l’accroissement du déficit et de la dette, l’augmentation du chômage et in fine le recul du PIB français. 

 

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