- Nicolas Truong, journaliste, chef du service idées-débats du journal Le Monde
- Vincent Trémolet de Villers, journaliste, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
- Jean-François Kahn, journaliste, essayiste et écrivain français
C’est le grand débat médiatique de la rentrée : les intellectuels pencheraient de plus en plus à droite. Le parler vrai serait en train de triompher, reléguant la bien pensance dans la minorité. Un déplacement du centre de gravité dans le monde des idées ?

Pour peu que Michel Onfray ait un bon avocat, on pourrait lui suggérer d’arrondir ses fins de mois en réclamant des royalties à la presse française. Car manifestement, le philosophe fait vendre : qu’il soit accueilli dans les colonnes d’un journal pour y exprimer ses idées, ou qu’il soit mis à la Une pour mieux déconstruire son discours, le philosophe (qui fait par ailleurs les belles soirées d’été sur France Culture) est partout.
Partout, mais pas tout seul, puisqu’associé, sans doute contre son gré, à d’autres intellectuels ou assimilés, tels qu’Alain Finkielkraut (tiens, encore quelqu’un de chez nous), Eric Zemmour, Natacha Polony ou Jacques Sapir. Les uns ancrés à droite. Les autres sur le point de s’y installer.
Depuis quelque temps, une forme d’exode intellectuel serait à l’œuvre dans notre géographie hexagonale des idées.
Victoire de la ‘’droitisation’’ des esprits. Et triomphe médiatique de ces penseurs qui, à force de répéter qu’on leur interdit de s’exprimer, ont fini par être omniprésents.
Il y a quelques jours, le journal Le Monde en tirait la conclusion que « la bien pensance n’est plus le discours dominant »
S’agit-il d’un diagnostic partagé ?
« Le ‘’politiquement correct’’ est-il devenu minoritaire ? »

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