« Ma douleur est insupportable [...] : si mon fusil a ôté la vie à des humains, moi, Mikhaïl Kalachnikov [...], fils d'une paysanne, chrétien, et orthodoxe par ma foi, ne serais-je pas responsable de la mort d'êtres humains, fussent-ils des ennemis ? » Ainsi s'interrogeait, peu avant sa mort, le 23 décembre 2013, l'ingénieur emblématique de l'URSS, Mikhaïl Kalachnikov, qui a donné son nom usuel au fusil d'assaut AK-47.
Dans une lettre datée du 7 avril au patriarche Kirill, chef de l'Eglise russe orthodoxe, et citée lundi 13 janvier par le quotidien Izvestia, le père légendaire de la kalachnikov exprimait sa préoccupation sur les conséquences de l'utilisation de son arme. « Le patriarche lui a répondu dans une lettre privée », a confirmé le porte-parole Alexandre Volkov, sans plus de commentaires. « Il a inventé son arme pour défendre sa patrie et non pas pour que des terroristes d'Arabie saoudite s'en servent », selon M. Volkov, cité par Izvestia.
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Le fusil d'assaut kalachnikov, conçu en 1947, a été produit, selon certaines estimations, à 100 millions d'exemplaires dans le monde. Cette arme robuste et bon marché est notamment devenue le symbole de la lutte armée pour l'indépendance, et orne de nombreux drapeaux, dont ceux du Mozambique et du mouvement chiite libanais Hezbollah.
Né en 1919 dans un village de Sibérie, Mikhaïl Kalachnikov a été inhumé avec les honneurs près de Moscou dans un mémorial destiné aux plus grandes gloires militaires du pays.
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