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PS: un référendum pour faire diversion

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À défaut de gagner les élections régionales, le Parti socialiste ambitionne déjà de réussir son référendum. L’ambition est aussi revue à la baisse s’agissant de la participation, attendue sur ces trois jours. En revanche, il ne devrait pas y avoir de suspense concernant la réponse obtenue dimanche soir.

« Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? » Telle est la question soumise aux « électeurs ». Difficile d’imaginer qu’ils en viennent à conclure qu’il est préférable de se diviser et de se déchirer… Le PS pourrait d’ailleurs surfer sur ce plébiscite attendu avec d’autres questions clivantes : « Face aux guerres qui ensanglantent la planète, souhaitez-vous la paix dans le monde ? » ; « Face à l’augmentation de la précarité sociale, souhaitez-vous la disparition du chômage ? », etc. De quoi occuper l’agenda militant pendant quelques années.

Ironie facile, certes, qui oublie l’objectif tactique affiché par un Jean-Christophe Cambadélis, qui a dû songer à sa jeunesse trotskiste lorsqu’il a émis cette idée : l’objectif affiché est de faire pression sur les « appareils » des alliés rétifs par une démonstration unitaire de la base.

Mais le véritable but est ailleurs. Ce référendum – qui tient plus de la pétition - vise à être un contre-feu préventif à la débâcle qui s’annonce, en en renvoyant aux autres forces de gauche la responsabilité de l’échec. Il s’agit aussi d’éviter la question qui fâche : l’unité, d’accord, mais sur quel programme ? Avec quelles perspectives ? Et cet activisme militant (plus ou moins suivi d’ailleurs) permet également aux responsables du PS de ne pas avoir à s’interroger sur leur responsabilité politique, qui fait qu’aujourd’hui le réflexe, historique et minimal, du report des voix vers le candidat de gauche le mieux placé au 2e tour n’est plus assuré.

Il est vrai que c’est la notion même de « gauche » qui est interrogée, quand celle-ci paraît s’incarner dans un Manuel Valls ou un Emmanuel Macron.