C’est un “U-turn”, une volte-face, pour le Financial Times : le 15 octobre, Barack Obama a annoncé que 5 500 soldats américains resteront déployés en Afghanistan au-delà de la fin de son mandat, c’est-à-dire au moins jusqu’en 2017.

Certes, d’un strict point de vue comptable, cette décision ne représente pas un changement énorme, souligne le site d’information américain Vox : 1 000 soldats seraient restés dans tous les cas pour assurer la protection de l’ambassade américaine sur place. Mais pour le quotidien de Londres, c’est un “tournant majeur” dans la politique de la Maison-Blanche, qui visait jusqu’à présent un retrait complet du pays pour 2016. Un décalage entre les promesses et les actes de Barack Obama que le site FiveThirtyEight illustre dans un graphique très parlant.

Mais, pour le président américain, ce changement de calendrier peut permettre une “vraie différence”, a-t-il assuré, affichant sa volonté de ne pas laisser l’Afghanistan devenir un “repaire pour terroristes”.

Des mots révélateurs d’un échec cuisant, selon le New York Times : “Avec cette annonce, Obama a admis que, malgré plus d’une décennie de combats et des années de construction d’une armée et d’une force de police afghanes – un projet qui a coûté plus de 65 milliards de dollars aux Etats-Unis –, les forces afghanes ne sont toujours pas totalement capables de remplir leur mission de protéger leur pays.”

Même son de cloche dans Foreign Policy. Le journal juge le maintien des forces américaines en Afghanistan “inévitable”, dicté par “les leçons irakiennes et la situation instable sur le terrain. Partir provoquerait le chaos, anéantirait l’énorme investissement américain en Afghanistan et laisserait le pays devenir le foyer d’une nouvelle génération d’extrémistes violents et plus dangereux encore qu’Al-Qaïda, que l’Amérique était venue combattre.”

Le président, en revanche, devra accepter de “laisser un triste héritage”, affirme Foreign Policy. Réussir à faire partir les Etats-Unis de deux pays, l’Irak et l’Afghanistan, “compte parmi les défis les plus sensibles et les plus complexes que devra affronter son successeur”.