
C’était une société modèle. Une vieille PME tricolore ayant réussi à grandir jusqu’à devenir un petit groupe solide, rentable, présent un peu partout dans le monde. Une de ces « entreprises de taille intermédiaire » dont la France manque tant par rapport à l’Allemagne, et que les dirigeants politiques citent en exemple. Ils ne pourront bientôt plus le faire : Montupet, qui emploie 3 200 personnes, est en passe de devenir canadien. Un symbole de plus du désarmement industriel de l’Hexagone.
L’opération, officialisée jeudi 15 octobre, réjouira les actionnaires de ce fabricant de pièces automobiles. En Bourse, l’action Montupet a d’ailleurs bondi de 14 % vendredi matin. Linamar, l’équipementier canadien adoubé par la direction de Montupet, a accepté de payer 71,53 euros par action, soit 15,5 % de plus que le dernier cours, et 27 % de plus que la moyenne des trente dernières cotations. Une jolie prime, sachant que les rumeurs de cession avaient déjà bien soutenu le titre depuis un an. En comptant les dettes, l’offre publique d’achat en projet valorise le groupe à 836 millions d’euros.
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