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France - Nouvelle-Zélande : les clés du match

Pascal Papé, Yoann Maestri et Thierry Dusautoir

Pascal Papé, Yoann Maestri et Thierry Dusautoir - AFP

Une fois de plus, l’équipe de France est face à un immense défi. Les Bleus affrontent les All Blacks, champions du monde en titre, ce samedi (21h) en quarts de finale de la Coupe du monde. Après 1999 et 2007, peuvent-ils réussir un nouvel exploit ? Oui, même si le pessimisme est de mise.

Réussir une bonne entame

Il ne faut pas se le cacher, la défaite face aux Irlandais (9-24) a marqué les esprits. La confiance des Bleus est ébranlée. Six jours ont-ils suffi pour évacuer la déception, la frustration ? C’est possible. Dès le coup de sifflet final au Millennium le week-end dernier, les Bleus avaient déjà basculé sur le quart de finale face à la Nouvelle-Zélande. Pas le temps de tergiverser, finalement. De gamberger, un peu. C’est pourquoi l’entame sera déterminante face aux All Blacks. Le match commencera peut-être avant même le coup d’envoi, au moment tant attendu du fameux Haka.

Comme en 2007 et 2011, les joueurs de l’équipe de France ont sûrement prévu quelque chose. Ça donnera le ton de cette rencontre. Le premier quart d’heure sera aussi capital. Si les Bleus prennent la marée noire d’entrée de jeu, on voit mal comment ils éviteront le naufrage programmé. A contrario, si les hommes de Philippe Saint-André s’accrochent et sont dans le match en première période, l’inquiétude pourra certainement changer de camp et une nouvelle histoire se mettra en marche.

L’agressivité

« McCaw, il faut le défoncer ! » Il faut l’avouer, même s’il avait le sourire en lançant cette "punchline", Bernard Le Roux a ouvert les hostilités de ce quart de finale de légende. Pour exister face aux All Blacks et enrayer leur machine si bien huilée, il faudra mettre de la « bonne » agressivité, sans prendre exemple sur l’Irlandais Sean O’Brien, qui a échappé à la patrouille pour son coup de poing sur Pascal Papé. Non, il faudra être intelligent et marquer les corps, mais surtout les esprits, en tapant fort sur les plaquages. Le salut des Bleus passe peut-être par là. Le risque, c’est de s’y perdre. Car il ne faudra pas oublier de jouer. Et ne pas trop s’épuiser dans le combat. On l’a vu face à l’Irlande, si les Bleus semblaient fort physiquement en première période, ils ont explosé lors du second acte. Mais si les Bleus gagnent le défi physique, ils ne seront pas loin d’un nouvel exploit.

La mêlée

On pourrait faire un copier-coller à chaque match couperet. Mais la mêlée aura forcément son importance dans cette rencontre. Et après un premier match réussi dans ce secteur, où le pack français avait été estampillé « meilleure mêlée du monde », la suite de la compétition a effrité cet édifice. C’est le moment de remettre les points sur les « i ». Orphelin du centenaire Woodcock, les Blacks pourraient flancher plus rapidement que prévu. Si le pack tricolore appuie là où ça fait mal, le sort de la rencontre pourrait être différent du scénario annoncé.

La réussite au pied

C’est également une évidence, mais l’importance de la réussite des buteurs est un élément impossible à occulter dans une rencontre comme celle-ci. On le sait, Dan Carter ne laissera pas beaucoup de points en route. Si l’équipe de France veut exister dans cette rencontre et repousser l’échéance pour croire jusqu’au bout à la victoire, il faudra que les buteurs tricolore soient proches du 100%. Ça a été le cas face au Canada. Malheureusement, le match face à l’Irlande a de nouveau pointé nos lacunes dans ce secteur. Fred Michalak aura la lourde responsabilité des tirs au but. L’ouvreur est capable de tout. Il pourra être suppléé par Morgan Parra et Rory Kockott. De quoi être rassuré. Mais notre salut passera peut-être par Scott Spedding, spécialiste des longues distances. Très adroit depuis le début de la Coupe du monde, l’arrière pourrait être une sorte de sauveur de la patrie grâce à sa botte.

L’arbitrage

C’est bien sûr une donnée qui n’est pas entre les mains de Philippe Saint-André et de ses joueurs. Il faudra s’adapter. Et c’est à nouveau Nigel Owens qui sera sur la route des Français. Face à l’Irlande, il n’a pas forcément été très inspiré. Loin de nous l’idée de revenir sur l’épisode O’Brien, mais une expulsion méritée aurait sans doute changé le cours du match. Nigel Owens devra être irréprochable, sous peine de s’attirer les foudres des supporters français. Mais ce sera surtout aux capitaines des deux équipes de tenter de se mettre l’homme au sifflet dans la poche. On sait que Richie McCaw a un temps d’avance sur Thierry Dusautoir dans l’exercice. Mais le troisième-ligne français devra peut-être forcer sa nature pour changer le cours de l’histoire et emmener les Bleus en demi-finales.

Maxime Raulin à Cardiff