Conférence sociale : une grand-messe inutile pour 6 Français sur 10

Conférence sociale : une grand-messe inutile pour 6 Français sur 10

    Alors que la quatrième conférence sociale se tient ce lundi au Palais d'Iéna à Paris, en l'absence de la CGT dont le leader Philippe Martinez craint une «explosion sociale» (lire ci-dessous)  pour la deuxième année consécutive,  59% des Français ne jugent «pas utile», selon un sondage OpinionWay* pour Axys Consultants, «Le Figaro» et BFM Business publié dimanche. Seuls 39% des sondés la jugent «utile».

    Ce rendez-vous annuel, instauré par François Hollande en 2012 pour fixer la feuille de route sociale de l'année à venir, n'est plébiscité que par les sympathisants socialistes (66%). Les sympathisants Les Républicains et Front national sont les moins enthousiastes (27% chaque parti).

    OpinionWay a aussi interrogé les Français sur les évolutions qu'ils souhaitaient voir apportées au Code du travail, alors que le gouvernement prévoit une réforme du droit du travail avant l'été 2016. Elle devra donner plus de place à la négociation d'entreprise, dans la limite de règles fondamentales telles que la durée légale du travail.Une large majorité des personnes interrogées (83%) est favorable à des référendums d'entreprise quand le dialogue social est bloqué. Cette mesure, défendue par la droite, est plébiscitée par les sympathisants de droite comme de gauche.

    Les limites des accords d'entreprise

    Quelque 61% des Français plaident pour que des accords d'entreprise puissent modifier «la durée de travail effective des salariés». Mais il ne sont que 37% à souhaiter que de tels accords permettent de déroger au Smic. En outre, la plupart des sondés (66%) refusent qu'un accord collectif puisse s'appliquer aux contrats de travail existants. Seuls les sympathisants Les Républicains sont partagés sur la question: 47% sont pour, 52% contre.

    Enfin, une majorité de Français (55%) estime que le gouvernement devrait reprendre directement la gestion de l'assurance chômage, dont le régime fortement déficitaire est actuellement géré par les partenaires sociaux. Les chômeurs, principaux concernés, y sont les plus favorables (61%). Sur l'échiquier politique, seuls les sympathisants Les Républicains souhaitent que le dossier reste entre les mains des partenaires sociaux (56%).

    * Sondage réalisé en ligne les 14 et 15 octobre auprès d'un échantillon de 977 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas. Les résultats de ce sondage ont une marge d'erreur de 2 à 3 points.