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XV de France : les dossiers qui fâchent

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Les joueurs du XV de France vont retrouver leur club. La Coupe du monde est terminée pour eux mais l'échec des Bleus va obliger les dirigeants à ouvrir des dossiers épineux.

Le Wattbike, l'outil de torture des joueurs du XV de France.
Le Wattbike, l'outil de torture des joueurs du XV de France. © Maxppp

La soirée de cauchemar vécue ce week-end par les Français sur la pelouse du Millennium Stadium de Cardiff face aux All Blacks a marqué la fin de l'aventure des Bleus en Coupe du monde. Cet échec retentissant nécessite désormais une réflexion sur les moyens dont dispose l'équipe de France pour rivaliser avec les meilleurs. Voici les dossiers qui vont arriver dans le débat de ces prochains jours.

Les joueurs du XV de France ont besoin de travailler ensemble

C'est un problème récurrent depuis déjà de longues années. En son temps, Bernard Laporte, sélectionneur entre 1999 et 2007, réclamait déjà une mise à disposition plus importante des internationaux. Ce week-end, après l'élimination des Bleus humiliés par les All Blacks, Frédéric Michalak ne disait pas autre chose. "Quand tu n'arrives pas bien à lancer ton jeu sur les touches et les mêlées, si tu n'arrives pas à tenir le ballon parce que tu n'es pas bon dans les rucks, tu peux faire la meilleure préparation physique que tu veux ce sont des détails qui te font défaut et tu ne fais que défendre". La saison dernière, des plages plus importantes ont été instaurées comme un stage de début de saison et quelques jours supplémentaires avant le début du Tournoi des 6 Nations. Mais cela n'a rien à voir avec la préparation des équipes du Sud avant les Four nations ou de nations celtes qui bénéficient de périodes de regroupement plus importantes. Pendant quatre ans, Philippe Saint-André a répété que la préparation estivale avant la Coupe du monde pouvait permettre aux Bleus de rattraper leur retard par rapport aux autres équipes. On a vu en Angleterre que cela n'avait pas suffit. 

Les joueurs de l'équipe de France doivent être protégés

En Australie ou en Nouvelle-Zélande, les joueurs sont sous contrat avec leur fédération qui les met à disposition des provinces. En France, la bagarre est sans fin entre la Fédération Française de Rugby qui gère l'équipe de France et la Ligue Nationale de Rugby qui gère le Top 14. Les relations entre les deux entités sont gérées par une convention. La saison dernière, en prévision de la Coupe du monde, une liste de trente joueurs étiquetés "XV de France" a été mise en place. Ces joueurs n'ont pas pu disputer plus de trente matches au cours de la saison, hors phases finales. Problème : des joueurs faisant partie de la liste n'ont pas été retenus pour la tournée de novembre ou le Tournoi des 6 Nations alors que des joueurs hors liste ont disputé la plupart des matches internationaux. La mesure n'a pas vraiment démontré son efficacité. 

Les clubs, eux, défendent leur modèle économique. Ils sont les employeurs des joueurs et ce sont eux qui paient leur salaire. Derrière les discours de façade sur l'intérêt supérieur du rugby français et la primeur qui doit être donnée à l'équipe de France, il y a des réalités d'obligation de résultats dans un Top 14 de plus en plus concurrentiel. Le Pays de Galles a changé son fonctionnement depuis deux ans. Désormais, comme dans l'hémisphère sud, les joueurs majeurs sont sous contrat direct avec la Fédération. Il s'agissait de limiter la fuite des Internationaux gallois vers le championnat de France. 

Permettre aux meilleurs jeunes de jouer à haut niveau

Quatre joueurs néo-zélandais (Carter, Nonu, C. Smith, Slade) vont rejoindre le Top 14 à l'issue de la Coupe du monde. Plusieurs Australiens (Ashley-Cooper, Kepu) et Sud-Africains (Vermeulen, les frères Du Plessis) vont suivre le même chemin. C'est une nouvelle vague de stars mondiales qui s'apprête à débarquer en France. Des titulaires en puissance dans leurs clubs qui vont encore réduire la place disponible pour les joueurs français et notamment les jeunes qui ont besoin de temps de jeu pour progresser. L'équipe de France en Angleterre était guidée par Frédéric Michalak alors que l'ouvreur toulonnais n'est pas titulaire lors des rendez-vous décisifs avec son club, barré par Jonny Wilkinson puis Matt Gitau.

Le système des JIFF (Joueurs Issus de la Formation Française) a été mis en place qui oblige (sans sanction réelle pour l'instant) les clubs à aligner douze joueurs formés en France sur la feuille de match en Top 14. Il faudra attendre de réelles sanctions et plusieurs années pour analyser l'impact exact de la mesure. Mais, d'ores et déjà, les clubs détournent la règle et recrutent de jeunes étrangers pour alimenter leur centre de formation et transformer des Néo-Zélandais, Sud-Africains ou Îliens en de futurs JIFF.

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