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Onze graphiques qui montrent la crise sociale en France

La 4e conférence sociale est l’occasion de dresser le panorama d’une France où le chômage est massif, et où l’emploi en CDI, s’il reste la norme, continue de reculer.

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Publié le 19 octobre 2015 à 17h51, modifié le 19 octobre 2015 à 20h13

Temps de Lecture 2 min.

La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.

1. Un chômage endémique

En septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif.

Nombre de chômeurs depuis 1991
Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.
Source : Dares

Qui sont ces chômeurs ? En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés.

Taux de chômage selon diverses catégories de population
En 2013, selon l'Insee

Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques.

Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996
Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription

2. La crise s’enkyste

Corollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois.

Chômeurs par durée d'inscription à Pôle Emploi
Depuis 1996, en milliers

Le fait d’avoir retrouvé du travail ne représente plus, depuis longtemps, la voie de sortie principale du chômage. A peine 40,3 % des sortants avaient retrouvé un emploi en mars 2015, quand 13,2 % suivaient une formation, et 20 % n’avaient pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi.

Motifs de sortie de Pôle emploi depuis 2002
Sur les quatre motif principaux, en % des sorties

La formation des chômeurs prend d’ailleurs de l’ampleur année après année.

Entrées en formation de demandeurs d'emploi depuis 1996

3. L’emploi se précarise

Si, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable.

Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996
En France métropolitaine
Source : DARES

On la retrouve dans la répartition de la population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes.

Population active par type de contrat
Pour la population active totale et pour les 15-24 ans.

La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Travail : changer les règles du jeu
Part des CDD dans les embauches en France
Evolution depuis 2007, tous établissements

 

4. Des comptes sociaux dans le rouge

Conséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance chômage, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009.

Recettes et dépenses de l'assurance chômage
Depuis 2009
Source : UNEDIC, comptes annuels

Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point.

Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001
Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)

 

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