Les régions françaises devraient connaître, en décembre, un grand bouleversement, avec la bascule très probable d’une grande majorité d’entre elles de la gauche vers la droite – voire l’extrême-droite.
Les prochaines élections régionales, les 6 et 13 décembre, devraient marquer le second recul de la gauche dans l’histoire des conseils régionaux, créés au début des années 1970. Depuis l’élection des conseillers régionaux au suffrage universel, en 1986, la gauche n’a jamais cessé de progresser dans ces enceintes, jusqu’au dernier scrutin, en 2010, où elle est passée de 24 à 22 présidences de région (dont 21 pour le seul Parti socialiste).
Si les alternances régionales suivent en partie les changements de majorité politique au niveau national, l’étude du temps long permet de mettre en évidence l’ancrage politique de certaines régions au-delà de ces mouvements de balancier.
Ainsi peut-on constater que seules deux régions françaises n’ont jamais connu que des présidents de gauche : le Limousin (socialiste sans discontinuer depuis 1974) et le Nord-Pas-de-Calais (qui a connu une parenthèse écologiste de 1992 à 1998 au milieu d’une longue histoire socialiste).
L’Alsace est, au contraire, la seule région qui n’ait jamais connu de président de gauche.
Le récent redécoupage des régions pourrait avoir des effets divers dans la continuité ou la rupture de ces tendances. Composé de trois régions ancrées à gauche depuis plusieurs années, la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes est l’un des rares bastions que le PS peut encore espérer conserver.
A l’inverse, l’association du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie pourrait permettre au Front national de conquérir la première région de son histoire – l’éphémère présidence de la Franche-Comté, en 1998, par le frontiste Pierre Milloz, désigné au bénéfice de l’âge, était le résultat de la démission du président UDF de l’époque, Jean-François Humbert.
La victoire qui semble se dessiner en Ile-de-France pour la droite, avec Valérie Pécresse, à l’issue de dix-sept ans de règne socialiste, ne devrait toutefois rien à la réforme des régions, puisque la région capitale reste inchangée.
Dernier changement à attendre du scrutin de décembre : le retour possible de présidents de région centristes, absents des hémicycles depuis 2004. Aux termes d’un accord avec Les Républicains, l’UDI a en effet obtenu la tête de liste pour la droite en Normandie (Hervé Morin), en Bourgogne-Franche Comté (François Sauvadet) et en Centre-Val de Loire (Philippe Vigier).
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