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Les filets de sardine pourraient bientôt manquer dans nos assiettes

Les pêcheurs ne trouvent que des sardines maigrelettes, selon les professionnels. MARCEL MOCHET/AFP

Les professionnels de la conserve s'inquiètent de la petite taille des poissons et des difficultés d'approvisionnement. Le thon blanc est aussi concerné.

Les amateurs de sardine en conserve sont prévenus: les prix de leur met favori pourraient augmenter en cette fin d'année. Les conserveries s'inquiètent en effet de la taille des sardines, trop petites pour lever les fameux filets ou faire des rillettes. «La sardine est là mais elle est de petit calibre. Cette année, il n'y a quasiment pas de gros poissons», déplore Pierre Commère, délégué de l'industrie du poisson à l'Adepale (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés).

Des eaux de la Manche à celles du Golfe de Gascogne, les pêcheurs ne trouvent que des sardines maigrelettes. Sur la cote ibérique, elle se fait tout simplement trop rare. Les scientifiques recommandent d'ailleurs de baisser les quotas de pêche. «Lorsqu'on ne peut pas trouver de la sardine française, on va la chercher dans la mer adriatique ou en surgelé au Maroc. Mais c'est aussi ce que font les autres pays, comme le Portugal. Résultat: les importations se compliquent», ajoute le spécialiste.

« À un moment donné, faute de matières premières, il y aura des ruptures de stocks »

Jacques Gonidec, patron de la conserverie Mouettes d'Arvor

D'autant plus que les mauvaises nouvelles s'accumulent. Le thon blanc serait aussi aux abonnés absents. «La campagne de pêche ne s'achèvera qu'à la fin octobre mais les premiers retours ne sont pas bon», assure le représentant de l'Adepale. «Une des raisons évoquées est l'obligation pour les pêcheurs de se faire accompagner par un bateau médical lors de leur sortie. Or ces derniers ne peuvent pas aller aussi loin que les bateaux des pêcheurs. Du coup, la zone d'action est limitée», ajoute ce dernier. Pour les maquereaux, ce n'est pas mieux. «Il y a des recommandations pour baisser de 25% les quotas de pêche en Europe», note Pierre Commère.

Les conserveries jouent en ce moment sur leur stock pour pouvoir faire face à ces aléas et satisfaire la demande. Mais la manœuvre a ses limites. «Comme toutes les entreprises qui travaillent sur la qualité, à un moment donné, faute de matières premières, il y aura des ruptures de stocks», confirmait récemment Jacques Gonidec, patron de la conserverie Mouettes d'Arvor, à Ouest-France .«Les entreprises vont devoir faire face à la situation. Donc les prix pourraient augmenter», prévient Pierre Commère.

Pour rappel, l'an dernier, les Français ont englouti 119.148 tonnes de conserves de poisson, essentiellement du thon, selon France Agrimer.

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