L'égalité homme femme ferait bondir la croissance mondiale

Qu’apporteraient les femmes à l’économie mondiale si elles étaient les vraies égales des hommes ? Énormément. C’est ce qu’indique une étude du cabinet McKinsey Global Institute, publiée à l’occasion du Women’s Forum, sorte de « Davos des femmes » qui s’ouvre aujourd’hui à Deauville.

Imaginons que les femmes ne subissent plus d’inégalités ni au travail, ni au sein de la famille, ni dans le monde politique, ni… : ce scénario d’une parité planétaire totale, peu probable, générerait, en 2025, un saut de la croissance mondiale de l’ordre de 26 %, soit un gain de 24 537 milliards d’euros.

C’est plus de dix fois la création de richesses de la France en 2014 (le PIB, produit intérieur brut). Les femmes participeraient alors autant que les hommes à l’économie.

En France, avec plus de parité, 10 % de richesses en plus

Plus raisonnablement, si tous les pays du monde agissaient, dans des secteurs ciblés, pour faire reculer les inégalités, 75 % des femmes du monde verraient leur sort s’améliorer. Et le produit intérieur brut mondial gagnerait 10 000 milliards d’euros en 2025, soit l’équivalent de la création de richesses du Japon, de l’Allemagne et du Royaume-Uni réunis.

Quels ressorts peuvent être activés ? L’étude évoque dix domaines dans lesquels intervenir, à l’échelle mondiale ou régionale : la lutte contre les violences faites aux femmes, le faible accès aux postes de direction, le manque de soins liés à la grossesse ou la maternité, la difficulté d’accès à un travail rémunéré, mais encore le manque d’éducation, la sous-représentation politique.

En France, précise le quotidien Les Échos, « s’aligner sur les meilleurs indicateurs de parité générerait 300 milliards de PIB supplémentaires (+ 10 %) ». L’Inde, pire pays de l’échantillon retenu pour l’enquête, y gagnerait 16 %.

Les femmes contribuent à 37 % à la création de richesse mondiale

Actuellement, comme le précise le quotidien économique, « les femmes représentent la majorité des diplômés de l’enseignement supérieur dans le monde, mais elles sont 655 millions de moins que les hommes à être engagées dans le monde du travail, et ne contribuent que pour 37 % à la création de richesse mondiale ». En Europe de l’Ouest, ce taux est de 38 %.

Pour mener à bien leur étude, les auteurs se sont penchés sur 95 pays, dans lesquels ils ont analysé 15 indicateurs de parité. 40 de ces pays ont un niveau bas ou extrêmement bas de parité dans au moins la moitié des indicateurs retenus.

Petit rappel : dans le monde, les femmes gagnent en moyenne 24 % de moins que les hommes, selon des chiffres de l'Onu. Par ailleurs, à l’échelle mondiale, plus d’une femme sur trois subit des violences, perpétrées pour la grande majorité par leur époux ou leur petit ami, selon la banque mondiale. Soit 700 millions de femmes concernées, ce qui représente quasiment la population entière de l’Afrique subsaharienne.