Oui, vous avez bien lu – un fan de rugby en Inde. Je suis certain que beaucoup parmi vous pensent que le supporter indien de rugby est une créature légendaire, comme le monstre du loch Ness ou le yéti. Et pourtant j’existe. Je vous assure que je ne suis pas un voyageur venu d’un univers parallèle qui navigue d’une dimension à l’autre.

Comment expliquer cette anomalie ? Pourquoi suis-je devenu accro à ce jeu divin ?

En deux mots, la télévision. Plus précisément, la diffusion en 2011 de la Coupe du monde de rugby à la télévision indienne. Et comme je suis un fanatique de sport en général, j’ai été intrigué par ce ballon ovale et ces corps rectangulaires qui s’entrechoquent.

Le cricket forcément

J’ai toujours été obnubilé par le sport. Pendant mes jeunes années aux Etats-Unis, le base-ball et le basket se sont emparés de mon esprit influençable aussi fermement qu’une prise de ju-jitsu brésilien. J’étais fasciné par les Chicago Cubs en base-ball et les Chicago Bulls en basket. Peut-être parce que je suis indien, j’ai préféré le cousin américain du cricket.

Quand je suis rentré en Inde, le cricket a comblé le vide laissé par les deux disciplines qui m’avaient été enlevées. Ce n’était pas très difficile, car on a autant de chances d’éviter le cricket en Inde que de réussir un drop à 40 mètres quand on est pilier – sauf quand on s’appelle Matt Dunning [en 2003, le pilier australien a tenté et réussi un drop pendant un match du Super 12, championnat regroupant des équipes australiennes, sud-africaines et néo-zélandaises].

Plus tard, le football (avec un ballon rond) a réussi l’impensable, détrôner le cricket. D’accord, j’exagère peut-être un peu, car beaucoup de jeunes en