ERDF se veut tiers de confiance pour les données de Linky
Le déploiement national des compteurs électriques intelligents Linky va débuter le 1er décembre. ERDF se dit prêt niveau matériels, infrastructures… mais aussi côté traitement des données.
Sylvain Arnulf
Le déploiement des compteurs intelligents Linky va débuter le 1er décembre. Lors de la phase 1, qui s'étendra jusqu'en décembre 2016, 3 millions d'appareils seront installés dans les foyers français. ERDF se dit prêt au niveau du matériel, du logiciel... mais aussi de la collecte et du traitement de la donnée, un nouveau métier pour lui.
Le chantier de la data
ERDF se prépare à opérer cette révolution data. Car les 35 millions de compteurs intelligents qui seront déployés à l'horizon 2021 vont générer des pétaoctets de données. "Auparavant, un compteur produisait 2 à 4 chiffres par an. Dans le futur, ce sont des centaines de données qui seront émises chaque jour : consommation, niveau de charge, puissance, éléments techniques du compteur…" explique Ayhan Yildiz, responsable des réalisations techniques du programme Linky à ERDF.
Pour traiter cette masse de données liées au réseau et au comptage, ERDF a créé le STM (système et traitement de mesures). C'est l'entrepôt (virtuel) où sont stockées les données. ERDF s'est pliée à une réglementation très stricte et aux recommandations de la Cnil (Commission nationale informatique et libertés) en la matière. L'assurance, selon l'entreprise, que "le bon équilibre sera trouvé entre l'ouverture des données à des acteurs tiers et la protection des données individuelles" résume Bernard Lassus, chef du projet Linky au sein d'ERDF. "Nous voulons être un tiers de confiance en matière de données", ambitionne-t-il.
les données brutes anonymisées accessibles gratuitement aux acteurs-tiers
Les clients auront un accès direct à leurs données individuelles, s'ils en font la demande. Il sera possible de se connecter à son Linky en local (par câble USB) et via une interface web, pour connaître sa consommation journalière et paramétrer des alertes.
ERDF mettra aussi les données brutes gratuitement aux acteurs de l'aval, fournisseurs d'électricité, bailleurs sociaux, collectivités locales, par exemple, pour qu'ils créent des applications, outils de monitoring et nouveaux services exploitant les capacités de Linky. Mais ce seront uniquement des données anonymisées, avec un niveau de détail restreint, qui seront transmises de cette façon. Impossible, en théorie, de connaître la consommation par pièce ou le type d'appareils installés.
Pour collecter des données à caractère personnel ou "commercialement sensibles", il faudra recueillir le consentement des utilisateurs. ERDF ne vendra que les données qu'il aura préalablement traitées, mais toujours dans le respect du cadre réglementaire. L'entreprise a encore quelques semaines pour se préparer à endosser ce nouveau rôle, celui d' "opérateur de données neutre".
Linky a sa salle de torture
Pour s'assurer que l'infrastructure Linky est robuste, côté réseaux, matériels et logiciels, ERDF a ouvert un centre de tests de 1 700 m², le Linky Lab, à Nanterre, non loin de ses équipes de développement. Des milliers de boitiers y subissent un traitement de choc par une équipe de 40 techniciens et experts. Objectif : s'assurer que les Linky sont suffisamment solides pour tenir au moins 20 ans (leur durée de vie prévue) et que les différentes versions des compteurs et transformateurs, fabriqués par des entreprises différentes, avec des composants et technologies qui peuvent varier, soient toutes compatibles.
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