Le désespoir des Rohingyas est né de décennies de persécution au Myanmar, où la loi les prive de nationalité, rappelle l'organisation. Certains réfugiés interrogés par Amnesty ont déclaré qu'ils avaient été enlevés par des trafiquants au Myanmar et au Bangladesh. D'autres s'étaient vus promettre un passage vers la Malaisie.
Les trafiquants retenaient les réfugiés pendant des mois sur de très grands bateaux et les rouaient de coups, tout en contactant leurs familles pour exiger une rançon. En l'absence de paiement, ils n'hésitaient pas à les abattre. En mai 2015, la répression de la Thaïlande contre la traite des êtres humains a amené les trafiquants à abandonner en mer les migrants et réfugiés.
D'après les estimations de l'ONU, au moins 370 personnes ont perdu la vie entre janvier et juin 2015, mais Amnesty pense que ces chiffres sont bien en-deçà de la réalité. Des centaines, voire des milliers de personnes pourraient avoir péri durant la traversée ou avoir été vendues en tant que travailleurs forcés, estime Amnesty. L'ONG réclame une réaction du Myanmar pour mettre fin à la persécution des Rohingyas, une coopération des Etats concernés pour lutter contre la traite, ainsi que des opérations de secours en mer.