États-Unis : catastrophe écologique au pays du charbon roi

La Virginie-Occidentale dépend entièrement du charbon. Cette semaine, une gigantesque fuite a contaminé l'eau courante de 300 000 Américains. Dans l'indifférence.

De notre correspondante à Washington,

Près de Charleston, des habitants font la queue pour se fournir en eau potable.
Près de Charleston, des habitants font la queue pour se fournir en eau potable. © Craig Cunningham/AP/The Daily Mail

Temps de lecture : 4 min

Cela fait cinq jours que ça dure. Cinq jours que plus de 300 000 habitants de Virginie-Occidentale ne peuvent pas boire l'eau du robinet, cuire des pâtes, se doucher ou faire une lessive. Cinq jours que des sacs en plastique condamnent tous les lavabos des lieux publics avec des pancartes "Eau impropre à la consommation". Six jours que la population doit faire la queue pour s'approvisionner en eau potable à des camions-citernes. Tout ça dans une certaine indifférence, alors qu'il s'agit pourtant d'une gigantesque catastrophe environnementale.

Jeudi matin au réveil, les habitants ont noté une forte odeur de réglisse qui flottait dans l'air. Un réservoir contenant du méthylcyclohexane méthanol ou MCHM utilisé pour le nettoyage du charbon avait une fuite et le produit chimique s'est répandu dans la rivière qui alimente en eau la région, et notamment Charleston, la capitale de l'État. Plusieurs heures plus tard, la compagnie des eaux a donné l'alerte et interdit à la population de se servir de l'eau du robinet. Ce qui a fait paniquer les habitants, furieux qu'on ne les ait pas prévenus avant. Près de 170 personnes se sont rendues aux urgences se plaignant d'irritations de la peau, de la gorge et de maux d'estomac. Une dizaine d'entre elles ont été hospitalisées, mais aucune d'entre elles dans un état grave. Les écoles, les crèches et les restaurants ont été fermés. Quant à la population, elle a dévalisé les magasins en eau, lingettes et plats préparés, et beaucoup font des heures de voiture pour se rendre dans d'autres coins non affectés.

"Nous avons besoin de ces emplois"

Freedom Industries, la société chimique à qui appartiennent les réservoirs, a d'abord minimisé la fuite. "Nous ne croyons pas qu'une grande quantité de produit se soit écoulée du réservoir", a affirmé le directeur. Mais les autorités estiment que près de 28 000 litres se sont échappés dans la rivière. L'entreprise a aussi juré que le produit n'était pas toxique. Mais le centre antipoison a déclaré que le MCHM pouvait être nocif si on l'avalait ou si on le respirait et qu'il pouvait causer des irritations des yeux, de la peau, des nausées et des vomissements.

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Commentaires (11)

  • nerbiosa

    A partir de là, nul ne peut lutter, pollution empoisonnement, catastrophe écologique, tout démontre que le pouvoir d'agir sans aucune règle, n'appartient qu'à ceux qui dominent le monde !
    Souci !... Grand souci ! Pour cette jeune génération qui va devoir s'adapter ou, muter afin de vivre dans un environnement complètement dégradé ;
    En France, nous nous dirigeons à grands pas dans cette direction.

  • EncoreUnPseudo123456789

    Que le charbon est beaucoup plus nocif que le nucléaire.

  • Charles xxx

    Pas vraiment. Maquillage organisé... J'habite aux USA. Il vous faut regarder de plus près la puissance du lobby charbon à Washington! C'est phénoménal !