Sondages : Marine Le Pen en baisse pour trois instituts sur quatre

A deux mois des élections municipales, la popularité de Marine Le Pen connaît des baisses significatives dans plusieurs sondages de janvier entérinant une dégradation depuis septembre, même si la présidente du FN reste à des niveaux élevés.
A deux mois des élections municipales, la popularité de Marine Le Pen connaît des baisses significatives dans plusieurs sondages de janvier entérinant une dégradation depuis septembre, même si la présidente du FN reste à des niveaux élevés. (AFP/MARTIN BUREAU.)

    , lundi matin,

    : «Ca s'en va et ça revient. C'est comme un tout petit rien». Pourtant, plusieurs sondages montrent une nette baisse de popularité de Marine Le Pen en janvier. Avec cinq points en moins par rapport à décembre chez TNS Sofres (25%) et Opinion Way (27%) et quatre points en moins chez Ipsos (29%), la baisse de la présidente du FN dans les sondages de janvier est importante. Seul l'institut CSA lui accorde un score stable.

    En comparant à septembre ou octobre, la popularité de Marine Le Pen chute chez tous les instituts : moins huit points chez TNS Sofres, Opinion Way et Ipsos, moins six points chez l'Ifop, moins quatre points pour CSA.

    Bruno Jeanbart, directeur général associé d'Opinion Way, explique la baisse de novembre par les propos polémiques de Marine Le Pen, qui s'était étonnée que les otages français de retour du Sahel portent barbe et chèche. Il semble plus circonspect sur les raisons de la baisse récente, suggérant un «petit phénomène lié à l'affaire Dieudonné». Marine Le Pen avait pourtant essayé de s'en démarquer, et avait dénoncé une instrumentalisation de l'affaire par le gouvernement contre le FN. «Les débats sur les propos extrêmes, sur l'antisémitisme, ont pu réactiver dans une partie de l'électorat l'idée que le FN est un parti qui a aussi des excès», selon Bruno Jeanbart. Et de s'interroger : «Est-ce que Marine Le Pen n'a pas été à son sommet trop tôt ?»

    La «tendance à la baisse sur les derniers mois est nette», confirme Yves-Marie Cann, directeur en charge de l'opinion chez CSA, selon qui elle vient «plutôt des sympathisants UMP et plus globalement de la droite hors FN». Il explique cette baisse par «les révélations au sujet de dérapages d'un certain nombre de têtes de listes FN qui ont remis sur le devant de la scène cette vieille image que cherchent à gommer à tout prix les dirigeants actuels du FN».

    Il faut «relativiser la baisse», estime Yves-Marie Cann, selon qui «29% d'opinions favorables (chez CSA) reste un niveau assez élevé pour le FN, qui n'avait jamais été observé pour son père». «29%, c'est plus que certains ministres ou personnalités de droite : Jean-François Copé est à 24%, Michel Sapin et Cécile Duflot à 26%», note-t-il aussi. «On constate surtout qu’elle n’a pas perdu de terrain vis-à-vis de ses adversaires, alors même que nous n’étions pas en période électorale en 2013»,

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    Mais même sur ce sujet, la supposée ascension du FN est en doute. «Dans les enquêtes qu'on fait localement, il y a une petite détente, le FN est un peu moins haut qu'il ne l'était il y a deux mois», affirme Bruno Jeanbart. «Cette baisse aura une influence sur les municipales si elle se confirme. Deux, trois points de moins d'un côté ou de l'autre, ça peut être ce qui va faire perdre ou gagner une ville à la droite», souligne-t-il.

    «L'impact de la façon dont on perçoit (Marine Le Pen) peut refroidir le vote pour les candidats FN aux municipales», abonde Yves-Marie Cann. Un «trou d'air» ? Les proches de Marine Le Pen ne veulent pas y croire, comme en témoigne ce tweet de Florian Philippot dimanche : «Les remontées de terrain ce week-end partout sont excellentes, un nouveau seuil semble sur le point d'être franchi».