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Des identitaires ont occupé un futur village de Roms près de Lyon

"Saint-Genis ne sera pas Calais", peut-on lire sur une banderole déployée sur un bâtiment qui va prochainement accueillir un village de Roms, près de Lyon.

"Saint-Genis ne sera pas Calais", peut-on lire sur une banderole déployée sur un bâtiment qui va prochainement accueillir un village de Roms, près de Lyon. - Capture d’écran Twitter - @JdeMtglfr

Tôt ce samedi matin, une trentaine de militants identitaires ont investi un futur village d’insertion de Roms, situé à Saint-Genis-les-Ollières, près de Lyon. L’occupation a cessé en début d'après-midi.

Une trentaine de militants identitaires ont investi, ce samedi matin, le toit d'un bâtiment qui va prochainement accueillir un village de Roms, près de Lyon. Debout sur le toit, ils ont déployé une très grande banderole autour de la façade sur laquelle on peut lire "Saint-Genis ne sera pas Calais". Ils ont posté sur twitter de nombreuses photos pour médiatiser leur action. Très vite, le quartier a été bouclé par d'importants effectifs de gendarmerie, rapporte Le Progrès, qui précise que l'occupation a cessé vers 14 heures ce samedi. 

Véhicules brûlés

Saint-Genis-les-Ollières, commune cossue à l'ouest de la métropole de Lyon, a été retenue pour accueillir prochainement environ 160 Roms dans un "village d'insertion", dans le cadre d'un projet coordonné par le préfet.

Selon les gendarmes, ces activistes de Génération identitaire, émanation du Bloc identitaire, ont brûlé sur place deux véhicules et leur action a commencé à 8h30 samedi.

"Le maire s'est opposé au projet, les habitants sont opposés au projet mais la préfecture veut l'imposer. On demande l'abandon du projet; on restera le temps qu'il faudra", a affirmé Damien Rieu, porte-parole de Génération identitaire.

Le préfet du Rhône Michel Delpuech souhaite créer deux ou trois villages d'insertion de roms sur le territoire métropolitain, avec scolarisation sur place des enfants la première année et formation professionnelle et suivi emploi pour les adultes.

Le maire "pas surpris de cette action"

Le maire de la commune, Didier Cretenet (sans étiquette), s'est rendu sur place. Selon lui, ce projet résulte d'une "décision imposée par le préfet, sans aucune concertation", sur ce site de 10 hectares qui abrite un ancien fort militaire.

"On se doutait qu'il y aurait une action de ce type là. On avait prévenu le préfet et le ministère de l'intérieur. On n'est pas surpris de cette action aujourd'hui et on espère que cela n'ira pas plus loin", a indiqué le maire. "Sur ce site, on a déjà un centre de jeunes délinquants et un centre d'hébergement d'urgence pour demandeurs d'asile. Avec 15 jeunes délinquants, 85 demandeurs d'asile et 160 roms à venir, il va concentrer 5% de la population du village qui compte 4.800 habitants", a relevé l'élu.

Selon lui, des bâtiments modulaires de 30 mètres carrés seront installés pour abriter 65 adultes et 95 enfants. "On a qu'un seul groupe scolaire dans la commune qui est plein. Ce ne sera pas possible de scolariser les enfants", a-t-il ajouté. Le 1er octobre, Saint-Genis-les-Ollières a tenu un conseil municipal extraordinaire durant lequel les élus avaient voté une motion contre l'installation des 160 Roms.

C. P. avec AFP