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Migrants : un plan d’urgence pour calmer les tensions sur la route des Balkans

A l’issue d’un mini-sommet européen, un accord a été trouvé pour créer 100 000 places d’accueil et déployer 400 gardes-frontières

Par  (Bruxelles, bureau européen) et  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 26 octobre 2015 à 01h29, modifié le 26 octobre 2015 à 11h04

Temps de Lecture 3 min.

Ce n’est pas ce nouveau rendez-vous bruxellois qui allait résoudre la crise des migrants qui menace de déstabiliser l’Europe. Mais le « mini-sommet » bruxellois de dimanche 25 octobre, consacré à la route des Balkans occidentaux qu’empruntent des milliers de réfugiés syriens, irakiens ou afghans, a eu au moins le mérite de mettre tous les dirigeants concernés autour de la table.

En réunissant dix Etats membres de l’Union ainsi que la Serbie, la Macédoine et l’Albanie, le but du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, était surtout de faire baisser la tension, très forte, entre les pays de la région qui s’accusent mutuellement d’être responsables de l’arrivée de milliers de demandeurs d’asile sur leur territoire. M. Juncker voulait aussi éviter que d’autres pays suivent l’exemple de la Hongrie de Viktor Orban, qui a fermé ses frontières avec la Serbie et la Croatie et a lancé dimanche : « Je viens ici en observateur. »

Dans un premier temps, le premier ministre hongrois a reçu l’appui de la Croatie, de la Roumanie et de la Bulgarie, qui refusaient tout projet de conclusion, estimant qu’on allait trop loin dans les engagements exigés de leur part pour cesser de renvoyer les migrants vers les Etats voisins.

30 000 places d’accueil cette année en Grèce

Après des conversations et un dîner qui s’est éternisé, les dirigeants sont tombés d’accord au début de la nuit sur une déclaration finale. Elle envisage le déploiement immédiat d’un contingent de 400 gardes-frontières en Slovénie, qui a officiellement demandé l’aide de Bruxelles. Le pays a lancé un nouveau cri d’alarme dimanche, après l’arrivée de 15 000 réfugiés. Il avait récemment menacé d’ériger à son tour une barrière si l’UE ne lui apportait pas un soutien suffisant. Lors de son arrivée à Bruxelles, le premier ministre du petit Etat alpin, Miro Cerar, a évoqué le risque d’une implosion de l’Europe si elle n’arrivait pas à gérer la crise.

La Grèce, difficile à convaincre, s’est engagée à proposer 30 000 places d’accueil cette année et 20 000 plus tard – contre 7 000 à 10 000 environ aujourd’hui – pour « retenir » les migrants qui continuent à vouloir partir vers l’Allemagne et la Suède et contribuer ainsi à réduire le flot arrivant sur la route des Balkans. Athènes recevra une aide financière du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies et de l’Union européenne. Le HCR s’engage aussi à créer 50 000 autres places d’accueil dans les Balkans.

L’absence de la Turquie déplorée

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, appuyé par d’autres délégations, a toutefois déploré l’absence de la Turquie aux débats de dimanche, soulignant que, si le corridor emprunté par les réfugiés aboutissait en Grèce, son entrée était bel et bien chez son voisin turc. Le « plan d’action » avec Ankara, approuvé par les dirigeants de l’Union le 15 octobre, est en négociation. Il prévoit le versement d’une aide 3 milliards d’euros et la libéralisation du régime des visas pour une partie des ressortissants turcs. Personne n’imagine toutefois une solution rapide, d’autant que des élections législatives jugées cruciales pour le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan auront lieu le 1er novembre.

Une ligne téléphonique directe entre les cabinets des dirigeants de tous les pays concernés devrait aussi être rapidement établie, pour qu’ils puissent se tenir informés en temps réel des mouvements de réfugiés et mieux les anticiper. Une évaluation hebdomadaire de la situation sera effectuée en commun.

Les dirigeants présents au mini-sommet de Bruxelles sont également convenus d’une coopération pratique pour faciliter les réadmissions des déboutés du droit d’asile par les pays tiers. Le texte mentionne encore une action plus ferme contre les « mouvements secondaires », à savoir le passage de réfugiés et de migrants d’un pays à l’autre. Une action plus vigoureuse – réclamée par une majorité de pays – est également promise, en mer et aux frontières terrestres.

Le texte stipule également qu’un demandeur d’asile qui refuserait d’accomplir les formalités en vue d’obtenir une protection internationale pourrait se voir refuser l’entrée dans le pays concerné et perdre ses droits à une protection.

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