L'exorbitante retraite d'Ayrault !

L'économiste Charles Gave a calculé le coût réel de la retraite du Premier ministre. 180 000 euros par an ! Matignon conteste ces chiffres.

Par

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre.
Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. © Sipa

Temps de lecture : 7 min

Les vociférations de l'extrême gauche et de la CGT de Peugeot ainsi que les déclarations outrancières de certains politiciens, dont une belle brochette de ministres, à propos de la retraite du président de PSA Philippe Varin sont à rapprocher d'un calcul qu'avait réalisé malicieusement, quelques mois plus tôt, l'économiste Charles Gave sur le coût prévisible de la retraite de Jean-Marc Ayrault.

Entrepreneur en finances internationales qui se partage entre Londres, Hong Kong et Paris, administrateur de SCOR et fondateur de l'Institut des libertés, Charles Gave s'était fait connaître en publiant il y a 10 ans un essai retentissant : Des lions menés par des ânes (éd. Robert Laffont). Un livre dont nous nous sommes fait récemment l'écho. Au printemps 2013, il met en ligne une petite étude pour son Institut des libertés, à partir d'éléments fournis par un correspondant, apparemment bien informé, sur la retraite dont devrait bénéficier Jean-Marc Ayrault quand il la prendra ainsi que sur le montant du capital que devrait posséder un entrepreneur indépendant pour pouvoir disposer d'une retraite identique.

Ayrault toujours officiellement professeur d'allemand depuis 1973

Voyons d'abord la retraite de Jean-Marc Ayrault : notre économiste et son correspondant ont des informations, mais pas toutes les informations, et pas aussi précises qu'ils le voudraient (de fait les calculs qui suivent ne sont pas précisément exacts, ils sont simplement très proches de la vérité), mais l'essentiel est là, dans le cumul de plusieurs retraites qu'ils ont ainsi établi : d'abord, 2 000 euros par mois comme ancien maire de Saint-Herblain, puis de Nantes ; 2 000 euros de plus comme ancien président du district de l'agglomération nantaise, puis de la communauté urbaine ; et 1 800 euros encore au titre de l'Éducation nationale, puisque Jean-Marc Ayrault est toujours officiellement "professeur d'allemand depuis 1973", selon sa dernière biographie officielle. Une carrière de professeur pour le moins fictive, mais prise en compte par l'administration si son fonctionnaire a continué à "cotiser", même s'il n'exerce plus, et même si les cotisations en question sont plus ou moins fictives et plutôt plus que moins. Mais passons ! C'est un autre débat.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (208)

  • 1946halloechen20

    Le cumul des fonctions devait ne plus être autorisé. Interdisons aussi le cumul des retraites. Soyonss généreux. Que ces messieurs dames gardent la plus forte...

  • nelson36

    Proprement scandaleux. Ainsi que le souligne l'auteur de l'article, ce niveau de retraite est impossible à atteindre dans le régime général à moins d'avoir une retraire chapeau en béton. Puisqu'en tout état de cause, ce sont des deniers publics, j'estime que les retraites versées à tous les anciens hommes politiques, devraient être rendues publiques, et à tout le moins avec un niveau limite, disons, dans les 8000 euros/mois, et ce serait déjà bien payé !

  • CAIUS06

    Non seulement ils sont déjà à près de 9000€ par mois (soit 15 millions de capitalisation), mais de plus ils se gardent bien d'évaluer les compléments qui tomberont, notamment en tant qu'ancien 1er ministre... Et silence radio sur son mandat au Conseil Feneral et la retraite attachée... Et puis n'a t il pas placé des fonds dans PREFON système de capitalisation réservé aux fonctionnaires et systématiquement refusé par la gauche et les syndicalistes (pléonasme... ) aux salariés du privé !