Chez les élites de Dakar, avoir plusieurs femmes redevient tendance... Si c'est un choix pour certaines, elle reste une souffrance pour beaucoup.
Publié le 26 octobre 2015 à 17h08
Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h57
«Depuis mon mariage, j'ai réalisé qu'une seule femme ne suffit pas à un homme : il s'en lasse. » Voilà ce qu'on peut aujourd'hui entendre au sein des élites de Dakar, où la polygamie est (re)devenue tendance — selon le reportage d'Alice Milot diffusé dans 7 milliards de voisins, sur RFI. La productrice Emmanuelle Bastide confronte aussi des témoignages souvent croquignolesques, recueillis auprès de la bonne société sénégalaise, où la démocratisation de l'accès aux études supérieures laissait plutôt envisager un abandon de certaines traditions.
« Si on m'avait dit, il y a quelques années, que j'allais épouser un polygame, j'aurais affirmé que c'était impossible, confie une cadre bac + 8. Aujourd'hui, je considère qu'il n'y a pas mieux, car j'ai deux jours de liberté quand il est chez "l'autre" ! » Toutefois, la plupart des femmes subissent la situation, se découvrant parfois une rivale du jour au lendemain. Pour mieux balayer cette potentielle souffrance, certains messieurs invoquent la religion : « C'était la volonté de Dieu, il valait mieux cela que tomber dans l'adultère, assure l'un. Mon entourage m'a félicité et dit que j'étais un guerrier... »