Présidentielle 2017 : "Hollande - Sarkozy - Le Pen, cet air de déjà-vu, les Français n'en veulent pas", dit Olivier Bost
REPLAY - ÉDITO - Beaucoup de pays sont passés à une autre génération politique plus jeune. En France, il y a aussi une incontestable envie de renouveau.
La Présidentielle 2017 pourrait-elle réserver des surprises ? C'est la question que l'on peut se poser quand on voit le peu d'envie des Français de revoir la même affiche. En France, certains veulent croire à une surprise.
Ce matin, comme tous les mercredis, Bruno Le Maire va rassembler ses soutiens pour se préparer à la primaire des Républicains. Et lui y croit très fort.
La semaine dernière, il est arrivé devant ses amis en brandissant un article de presse sur Justin Trudeau. Le nouveau Premier ministre canadien qui a 43 ans. Il ne vient pas de nulle part mais personne, 3 semaines avant l'élection, n'avait envisagé une seule seconde la victoire de ce Justin Trudeau. Et cet exemple là donne des ailes à Bruno Le Maire. Face à Nicolas Sarkozy qui a été battu et face à Alain Juppé qui a 70 ans, il pense qu'il a ses chances.
Si l'on regarde ce qui arrive aussi autour de nous en Italie avec Renzi, en Grande-Bretagne avec Cameron. Beaucoup de pays sont passés à une autre génération politique plus jeune. En un mot, il y a eu du renouvellement. Mais en France, les partis politiques ne permettent pas ce genre de chose. C'est vrai et ce n'est pas encore gagné pour Bruno Le Maire. Mais il y a une incontestable envie de renouveau. Même le Parti socialiste craint de se faire ringardiser par de nouvelles têtes. Alors pour tenter de redonner un peu d'oxygène à François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis fait travailler ses équipes sur ce qu'il appelle une alliance populaire.
François Hollande reste impopulaire
Le patron du PS a vu ce qui s'était passé avec Syriza avec Podémos. Vous savez ces mouvements citoyens en Grèce en Espagne qui sont devenus des professionnels de la politique hyper rapidement. Jean-Christophe Cambadélis veut donc ouvrir le PS aux autres formations politiques et à la société civile, ça évitera toujours les surprises et que le renouveau arrive d'ailleurs.
Et une surprise en dehors des partis ce serait possible ? Il ne faut pas oublier un homme qui pense toujours qu'il peut créer la surprise presque tout seul, c'est François Bayrou. Il est persuadé qu'Alain Juppé ne remportera pas la primaire des Républicains et que lui maire de Pau avec son tout petit parti pourra faire un très beau score avec ceux qui ne voudront ni d'Hollande ni de Sarkozy. C'est un beau calcul mais il ne faut pas oublier que François Bayrou était déjà sur l'affiche : Hollande - Sarkozy - Le Pen - Bayrou en 2012. Cet air de déjà-vu, les Français n'en veulent pas. La dernière fois que la question leur a été posé, plus de 7 Français sur dix ont répondu que non. Ils ne voulaient pas de ce match retour. Et très franchement pour l'instant, on ne voit pas ce qui pourrait les faire changer d'avis.
François Hollande reste impopulaire et Nicolas Sarkozy n'a pas renversé la table pour reprendre l'une de ses expressions favorites. C'est comme ça. Et l'un et l'autre ont déçu. Marine Le Pen peine à convaincre plus de 3 Français sur 10. À défaut de surprise pour l'instant la seule certitude, c'est qu'il n'y a pas d'envie. Donc pour une surprise en 2017 et pour que ça reste une surprise, il faudra attendre encore un peu.
Les indiscrets
Le PS a collecté prés de 100.000 adresses emails à cette occasion. C'est beaucoup. Le Parti socialiste n'a pas refait ce qu'il avait été contraint de faire en 2011 à la primaire. Il avait à l'époque passé le listing de tous les votants à la broyeuse pour éviter toute polémique. Là, 100.000 emails, cela fait autant de gens que le PS pourra solliciter pendant la campagne et les week-ends de vote. C'est un petit trésor pour une campagne 2.0.
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