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La société civile doit prendre la parole

L'avocat et essyiste Michel Guénaire, constate que des pans entiers de notre société se sont détachés du corps politique en cherchant à s'exprimer par eux-mêmes et non plus par leurs représentants. La classe politique est dépassée.

Publié le 10 janvier 2014 à 16h12, modifié le 10 janvier 2014 à 16h12 Temps de Lecture 2 min.

Les

Qu’avaient-ils en commun ? Des manifestants contre le mariage pour tous aux mouvements baptisés les « pigeons » et les « plumés » qui dénonçaient la multiplication des impôts et des contrôles Urssaf, des « bonnets rouges » aux sages-femmes jusqu’à des initiatives comme « Bleu blanc zèbre » d’Alexandre Jardin, qui propose de nouvelles formes d’engagement civique, l’année 2013 aura sonné l’heure de la dissidence civile.

Des pans entiers de notre société se sont détachés du corps politique de la nation, en cherchant à s’exprimer par eux-mêmes et non plus par leurs représentants. La classe politique était dépassée. Cette situation ne remonterait-elle pas à plusieurs années ? L’année 2013 aura précipité la rupture de la société civile.

DÉFINIR UN PROJET POLITIQUE

On sait par avance les critiques qui s’élèveront du milieu politique. La société ne peut pas gouverner parce qu’elle n’a pas la connaissance des rouages de l’Etat. On voit pourtant que ceux qui savaient gouverner n’ont pu le faire avec succès. Si la France depuis trente ans creuse ses déficits alors même que durant la même période elle aurait dû profiter de la mondialisation, ce sont les mêmes qui étaient aux responsabilités et n’ont pas su gérer la grande mutation que devait connaître notre pays. Il n’y a plus de savoir ou de compétence indiscutable de la classe politique.

Les Français sont perdus et, plus que jamais, appellent un projet politique qui réorganise la nation, classe les priorités de celle-ci, redonne un sens à la vie de la collectivité. Quand la classe politique n’est plus capable de définir ce projet politique, il faut repartir de la société civile. Elle seule a la connaissance des besoins, l’expérience du terrain, l’intuition des solutions.

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Si les hommes politiques relisaient leurs classiques, ils sauraient enfin que la société civile est la première société politique. C’est d’elle en effet que procède, par le détachement de l’état de nature, le premier gouvernement civil.

C’est pourquoi aussi cette société civile qui s’éveille, qui tâtonne, qui s’exprime ne peut pas se résumer à une seule dénonciation de la classe politique. Il est trop tôt pour oser croire qu’elle ferait mieux que celle-ci. Elle doit se nourrir d’une conscience politique, avoir une vision du monde en préalable à son propre projet, travailler sur les thèmes du gouvernement civil de demain : la croissance de la nation, le progrès de l’individu, le contrat de l’Etat avec la société française, la place de la France dans le monde.

La marche sera longue. Mais il reste encore trois ans avant le prochain grand débat politique de la nation pour réussir un nouveau départ du pays grâce à sa société civile.

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