Amnesty International accuse dans un rapport publié mercredi l'Australie d'avoir payé des passeurs pour refouler des demandeurs d'asiles vers l'Indonésie et de mettre ainsi leurs vies en danger.
L'organisation évoque deux incidents précis, survenus en mai et en juillet, le premier ayant été largement relayé par les médias, en s'appuyant sur les témoignages des passeurs, des demandeurs d'asile et de la police indonésienne.
Celle-ci avait ouvert une enquête en juin à la suite des déclarations du capitaine et des membres d'équipage d'un bateau transportant 65 demandeurs d'asile qui voulaient rejoindre l'Australie le mois précédent. Ils avaient affirmé que les autorités australiennes, après avoir intercepté leur bateau, leur avaient versé 30.000 dollars (26 500 euros) pour faire demi-tour. Les migrants du Bangladesh, de Birmanie et du Sri Lanka étaient finalement arrivés fin mai sur les rives de l'île Rote, dans l'est de l'Indonésie.
Un migrant à bord du bateau, le Bangladais Nazmul Hasan, a confirmé que l'équipage avait reçu de l'argent.
L'enquête d'Amnesty conforte ces allégations, que Tony Abbott, le Premier ministre australien de l'époque, avait refusé de démentir.