BFM Business
Emploi

Une entreprise condamnée pour avoir licencié un cadre qui a changé de sexe

Les prud'hommes ont estimé que le vrai motif du licenciement du cadre était son changement de sexe.

Les prud'hommes ont estimé que le vrai motif du licenciement du cadre était son changement de sexe. - Michael Coghlan - Flickr - CC

La justice prudhommale a condamné ce jeudi une entreprise qui avait licencié son ex-directeur général après que celui-ci a changé de sexe pour devenir une femme.

Une entreprise du Rhône a été condamnée par le conseil des Prud'hommes de Villefranche-sur-Saône après le licenciement d'un cadre qui a choisi de changer de sexe pour devenir une femme, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Les juges prud'homaux ont estimé que l'entreprise Laroche avait licencié la demanderesse "sans cause réelle et sérieuse". Ils ont condamné cette société spécialisée dans les procédés textiles, basée à Cours-la-Ville (Rhône), à lui payer 151.969 euros au titre des dommages intérêts, 30.000 euros pour préjudice moral et 4.150 euros au titre d'une prime d'intéressement, a rapporté cette même source, confirmant une information du Progrès.

Des insultes et une politique de décrédibilisation

L'entreprise dirigée par des proches de la salariée, qui y avait occupé des fonctions de directeur général, avait fondé sa procédure de licenciement sur un manque de motivation et une absence de communication du cadre. Une conséquente facture de téléphone à l'étranger faisait également partie des griefs adressés à l'ex-directeur général.

Devenue femme, le cadre estimait à l'inverse que la véritable cause de son licenciement était son changement de sexe. Le conseil des Prud'hommes a considéré que le licenciement était intervenu après que les fonctions de directeur général ont été vidées de leur contenu. Mais il a également estimé "qu'à partir du moment où elle a entrepris son changement de sexe", la demanderesse a été confrontée à de la "mauvaise volonté", "des remarques désobligeantes", des insultes et une politique de décrédibilisation destinée à casser son autorité. La direction de l'entreprise n'a pas pu être jointe dans l'immédiat.

N.G. avec AFP