« Que savez-vous de mon enfance ? » : l'histoire secrète d'un émouvant dessin de Michael Jackson

Jackie Lombard est la plus discrète des productrices de concerts, la seule dans un milieu français très masculin. Pour la première fois, elle revient sur cette carrière hors norme dans le numéro de novembre 2015 de « Vanity Fair » avec Lisa Vignoli. Parmi les épisodes qui ont marqué sa carrière, ce jour où elle s’est rendu compte que Michael Jackson dessinait.
« Que savezvous de mon enfance  »  l'histoire secrète d'un mouvant dessin de Michael Jackson
L'autoportrait lourd de sens offert par Michael Jackson à Jackie Lombard peu avant ses démêlés judiciaires dans les années 1990.

Jackie Lombard a accollé son nom aux plus grands lorsqu'ils sont de passage dans l'Hexagone : Tom Jones, dont elle est la « sex bomb », Paul McCartney, Rolling Stones, Prince, Tina Turner ou encore Barbra Streisand. C’est elle qui est derrière le succès phénoménal de la comédie musicale Dirty Dancing en France. Elle vient d'orchestrer le passage à Paris de Bob Dylan et de décrocher la production de la tournée francaise de Céline Dion en 2016. À partir du début des années 1990, la productrice a entretenu une relation privilégiée avec Michael Jackson.

Dans ses cartons, Jackie a retrouvé un souvenir du chanteur disparu : le dessin d’un petit garçon replié sur lui-même qu’il a griffonné. Dans un coin de la feuille, il a écrit : « Avant de me juger, essayez de m’aimer très fort, de regarder au plus profond de votre cœur et ensuite demandez-vous : que savez-vous de mon enfance ? » Jackie l’a reçu peu après que ­Michael Jackson eut murmuré à son oreille : « Tu vas entendre des choses me concernant. Ne les crois pas ; tout est faux. » Quelques mois plus tard surgissaient les premières accusations de pédophilie.

« Je ne sais plus exactement à quelle période de ma relation avec Michael, j’ai eu le bonheur de le voir griffonner devant moi comme ça, confie sa productrice*. Nous étions à Paris, chez moi ou à son hôtel, je ne sais plus. Nous n’avions rien de particulier à faire. Nous étions simplement ensemble et on discutait. Et puis il s’est mis à faire ce dessin devant moi, comme ça. Sur ce dessin, on voit un petit garçon, dans un coin, qui pourrait ressembler à Michael Jackson enfant et ces mots écrits de la main de Bambi. Quand j’ai vu ça, c’était si poétique, si beau, je lui ai dit : “Michael il faut que les gens sachent que tu dessines comme ça, tu ne peux pas garder ça pour toi.” Il me semble, dans mes souvenirs qu’il l’a mis dans un de mes programmes. »*

Jackie ne lui en a plus jamais reparlé. Elle s’est toujours mise en quatre pour lui, même quand il exigeait qu’on installe sa loge dans une clinique de Boulogne, voisine du Parc des Princes. Et jamais elle ne lui parlait de Prince, son rival, dont elle gérait aussi les tournées. « Chaque fois que l’un des deux me demandait lequel vendait le plus de disques en France, j’avais une réponse toute faite : “Je checke et je te rappelle.” Et je ne rappelais jamais. »

Depuis, sa disparition en 2009, plusieurs dessins du roi de la pop ont été retrouvés. Pour Jackie Lombard, il n’en restera qu’un.

La reste de cet article est à lire dans le numéro de novembre 2015 de Vanity Fair France*.*

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