GRAND FORMAT. À l'intérieur de la "Jungle" de Calais
Par Le Nouvel Obs
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Galerie Demain, ils traverseront peut-être la Manche. En attendant, près de 6.000 réfugiés se sont installés dans un camp aux allures de bidonville géant. Regroupés par communautés, ils se sont créé un espace de vie, avec des magasins, une école, une église, une mosquée… La photographe Sarah Caron a passé une semaine dans la "Nouvelle Jungle".
Ali, syrien, arrivé il y a trois semaines, est hébergé dans la tente d’un compatriote. Blessé par balle, il n’a plus l’usage de son bras gauche. En Syrie, il était sniper dans l’armée régulière de Bachar al-Assad. Il a déserté pour rejoindre les rebelles, puis s’est retrouvé sous les bombardements à Kobané. C’est là qu’il a décidé de quitter la Syrie. Il est traumatisé et passe ses journées couché à l’intérieur de cette tente, craignant aussi les représailles de certains de ses compatriotes. SARAH CARON / HANS LUCAS
C’est sur les points hauts de la "Jungle" que l’on capte le mieux le réseau téléphonique. Le portable pour les migrants est essentiel afin de rester en contact avec la famille, les amis ou une fiancée. Le plus grand souci : arriver à le recharger. SARAH CARON / HANS LUCAS
Ces deux jeunes Afghans ont décidé que, quitte à rester coincé à Calais, autant faire un peu de commerce. En huit jours, ils ont construit une structure en bois qui leur sert de magasin et, à la nuit tombée, de chambre à coucher. Ils revendent au double du prix ce qu’ils achètent dans un supermarché de Calais. Cet argent leur permet de rembourser les dettes contractées auprès de leur famille et de leurs amis pour payer leur voyage. Ils rêvent encore d’Angleterre, mais, peu à peu, ils apprennent le français et envisagent de rester. Leur plus grande peur est d’être renvoyés en Afghanistan. SARAH CARON / HANS LUCAS
Une infirmière désinfecte la blessure d’un Érythréen impliqué dans une échauffourée nocturne. Le quartier des Afghans jouxtant celui des Érythréens, et leurs modes de vie étant très différents, de simples querelles de voisinage débouchent parfois sur des bagarres gigantesques. Cette caravane est le QG d’un groupe de médecins et infirmières bénévoles anglais. Pour les petits bobos, les habitants de la "Jungle" viennent ici. S’ils ont besoin d’aller à l’hôpital, c’est à Médecins du Monde et à Médecins sans Frontières qu’ils s’adressent. SARAH CARON / HANS LUCAS
Après avoir essayé maintes et maintes fois de passer par le tunnel, ces réfugiés d’Alep (Syrie) veulent retenter leur chance pour rejoindre l’Angleterre. Le décès d’un jeune Syrien électrocuté en montant sur le toit du train incite les trois amis à changer de stratégie. (Depuis, deux d’entre eux sont arrivés à destination.) SARAH CARON / HANS LUCAS
C’est dans le restaurant de Haji l’Afghan que cette fillette et sa famille, qui viennent d’arriver, trouvent du réconfort. Haji est le doyen très respecté de la communauté afghane (environ un millier de personnes). Il intervient souvent lors des rixes entre Afghans et Érythréens, quitte à recevoir des pierres. Haji a vécu en Angleterre pendant huit ans. Avec ses économies, il est retourné au pays, mais, la situation s’étant aggravée, il a repris le chemin de l’exode. Trop âgé pour sauter dans un camion et traverser la Manche, il reste à Calais en attendant mieux. Ses deux fils vivent en Angleterre. L’un d’eux lui a rendu visite en juillet dernier. SARAH CARON / HANS LUCAS
Les membres du service d’ordre de l’ONG britannique Islamic Ansaar Foundation, créée par Maulana Iftikhar Hussain en 2013, viennent d’apporter une tonne de nourriture, vêtements, chaussures… Pour la distribution, ils travaillent avec des Britanniques d’origine pakistanaise, qui organisent et sécurisent le camp afin de prévenir les bagarres dans les longues files d’attente. SARAH CARON / HANS LUCAS
La communauté érythréenne (700 à 800 personnes sur le camp) fête le Meskel, cérémonie de la croix du Christ dans l’Église érythréenne orthodoxe. Hommes et femmes prient et chantent autour d’un grand feu qui a été béni par un prêtre. SARAH CARON / HANS LUCAS
Ce groupe de réfugiés syriens se dirige vers le port pour trouver une cachette dans un ferry qui traversera la Manche le lendemain. Fraîchement arrivés en France, ils ne connaissent pas encore les stratégies de passage. Ils se feront débusquer par les gendarmes au petit matin à coups de gaz lacrymogène. SARAH CARON / HANS LUCAS
