
INTERNATIONAL - Les maladies liées à la cuisson en foyer à ciel ouvert tuent davantage de personnes à travers le monde que le VIH et le paludisme réunis. Keneth Ndua, un entrepreneur kényan de 42 ans, s’est donné pour mission de sauver des vies. Il a donc inventé un poêle qui brûle efficacement le bois et le charbon et fait bouillir l’eau simultanément, ce qui est indispensable dans les régions où l’eau potable est rare.
A Mitahato, le village du centre du Kenya où ils sont nés, Keneth et sa sœur, Jane Muthoni, ex-petite exploitante agricole de 44 ans, construisent des réchauds qu’ils distribuent aux communautés rurales à travers tout le pays par le biais de leur société, Stamp Stoves.
Ils font partie d’un mouvement international visant à réduire les dommages causés par les feux à ciel ouvert. Au Kenya, plusieurs sociétés travaillent à l’élaboration de réchauds écologiques, parmi lesquelles le fabricant américain BURN, dont le fondateur, Peter Scott, a été mondialement salué pour sa conception de fourneaux propres (qui répondent aux normes de pollution et d’efficacité fixées par l’Organisation internationale de normalisation).
On estime à trois milliards -soit près de la moitié de la population mondiale- le nombre de personnes qui cuisinent sur des feux à ciel ouvert ou à l’aide de poêles rudimentaires fonctionnant au bois, au charbon ou au fumier. Au Kenya, les trois quarts de la population dépendent du bois et du charbon pour cuisiner.
Ces feux sont pourtant extrêmement dangereux. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les maladies causées par l’inhalation des fumées tuent davantage de personnes à travers le monde que le VIH et le paludisme réunis.
Ils représentent aussi un danger pour la planète. Afin de répondre à la très forte demande en bois et charbon au Kenya, l’abattage est devenu un business lucratif aux effets dévastateurs. Les Nations Unies estiment à 68 millions de dollars les pertes subies par l’économie du pays en 2010 en raison des dégâts liés à la déforestation, y compris en termes de réduction du débit d’eau, d’érosion des sols et d’épidémies de paludisme.

Un Kenyan coupe et brûle des arbres à Narok, au Kenya, le 17 août 2015. La déforestation est l’un des nombreux problèmes causés par les feux à ciel ouvert et les poêles à charbon inefficaces. (Tara Todras-Whitehill/Vignette Interactive)
Les fourneaux de Ndua et Muthoni limitent les fumées nocives et contribuent à la préservation des ressources naturelles du Kenya. Stamp Stoves fait partie de l’Alliance mondiale pour les réchauds écologiques, un partenariat public-privé lancé en 2010 par Hillary Clinton, alors secrétaire d’État, sous l’égide de la Fondation des Nations Unies. L’objectif est d’équiper cent millions de foyers en réchauds écologiques à l’horizon 2020.
Amener les gens à modifier des habitudes séculaires, c’est le défi auquel Stamp Stoves s’est attaqué, comme les autres initiatives en matière de réchauds écologiques. La société, qui s’emploie à recueillir les avis des communautés afin de s’assurer que les populations veulent réellement utiliser ces fourneaux, met l’accent sur le gain de temps et le moindre coût que représente ce mode de cuisson. Elle ajoute que ces réchauds, dont l’utilisation préserve les ressources naturelles et assure la sécurité de leurs familles, permet aux femmes et aux filles, auxquelles est souvent dévolu le soin de collecter le bois, d’avoir plus de temps pour s’instruire ou travailler.

Kényanes de retour de corvée de bois. On estime à trois milliards – soit près de la moitié de la population mondiale -- le nombre de personnes qui cuisinent sur des feux à ciel ouvert ou à l’aide de poêles rudimentaires fonctionnant au bois, au charbon ou au fumier. (Tara Todras-Whitehill/Vignette Interactive)
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Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Catherine Biros pour Fast for Word.