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EléctionsLe pouvoir birman redoute un soulèvement populaire

Des partisans lors d'un rassemblement de campagne en faveur de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti fondé par Aung San Suu Kyi.

A cinq jours d'élections auxquelles le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi est donné favori, les Birmans ont été mis en garde contre la tentation d'une révolution populaire de type «Printemps arabe». Dans une vidéo, la présidence birmane prône une transition en douceur.

Cette vidéo a été postée mardi sur une page Facebook. Il s'agit d'expliquer à la population ce que devrait être «la transformation de la Birmanie en une démocratie», qui devrait se faire «pas à pas», a expliqué Zaw Htay, porte-parole de la présidence birmane.

L'exemple du printemps arabe

Le document a été réalisé par la première chaîne publique de télévision MRTV. Il montre des images de Tunisie, avec des affiches du président Zine el-Abidine Ben Ali déchirées, et des émeutes. En alternance, les rues calmes de Naypyidaw, la capitale administrative birmane, le président Thein Sein tout sourire ainsi que des listes électorales complétées en bonne et due forme.

«Le goût du printemps (...) mais avec un autre goût», y lit-on entre deux images de violences lors des soulèvements populaires contre des régimes autoritaires au Proche-Orient, de la Tunisie à l'Egypte. Un dessin humoristique montre le doigt du «peuple» faisant tomber les dominos les uns après les autres, de la Tunisie à la Libye, en passant par la Birmanie.

«Nous devons être patients»

«Cela fait cinq ans que notre pays est calme et va dans la bonne direction... Nous devons être patients», insiste Zaw Htay. Il évoque «les rivières de sang, les explosions, les manifestations violentes et le terrorisme» ayant accompagné des «transformations en démocraties» dans «d'autres pays».

Le porte-parole de la présidence birmane n'a pas désigné de pays en particulier. La vidéo officielle fait clairement référence au printemps arabe.

Signes de nervosité

Depuis l'autodissolution de la junte en 2011, le pays s'est ouvert. Mais le régime de transition, qui reste dominé par d'anciens généraux comme Thein Sein, donne des signes de nervosité, à l'approche des législatives.

Des dizaines d'étudiants ayant manifesté contre une réforme de l'éducation sont ainsi emprisonnés depuis des mois. Un leader étudiant en fuite a encore été arrêté la semaine dernière.

«En quoi emprisonner des étudiants qui manifestaient est-il une façon pacifique de transformer le pays en démocratie ?», écrit un internaute du nom de Thet Ko Ko.

Appels au calme

L'opposante Aung San Suu Kyi, en pleine campagne pour les législatives du 8 novembre, a dénoncé les tentations de retour en arrière du gouvernement actuel, d'anciens généraux convertis aux réformes en 2011. Mais elle a multiplié les appels au calme, notamment face aux critiques suscitées par la désorganisation des autorités, qui n'ont toujours pas publié les listes électorales.

ats