Dans les mémoires, le souvenir de la si bien nommée « Opération César » a laissé quelques traces. À moins de faire appel à l’armée, personne n’imagine sérieusement qu’une opération d’expulsion puisse être menée à bien et maintenue dans le temps.
Le 22 septembre dernier, un juge des expropriations avait essayé de se rendre sur la zone. Prévenants, les zadistes avaient annoncé qu’une telle incursion n’était pas à l’ordre du jour. N’écoutant que lui-même, le juge (et sa caravane de 4x4 blancs) eut à rebrousser chemin, non sans s’être préalablement fait tirer sur la cravate.
Le 8 octobre, c’était au tour d’un camion rempli d’alcool de disparaître au milieu de la zone. Il ne fallut pas moins d’un hélicoptère et plusieurs centaines de policiers pour le retrouver à l’endroit où son chauffeur l’avait abandonné.
Le lendemain, une centaine de zadistes occupent et défendent une jolie maison et ses deux hectares de terrain. La « Noé Verte », située aux limites de la zone d’aménagement, doit servir de conserverie pour le mouvement.
Nous sommes allés à la rencontre de ces nouveaux habitants. Ils nous expliquent les raisons de leur venue sur la ZAD et leurs désaccords avec le Premier ministre qui, jeudi dernier, déclarait leur expulsion imminente devant le Sénat.