Code du Travail : l'exécutif dévoile sa timide réforme

Code du Travail : l'exécutif dévoile sa timide réforme

    Nouveau chantier social périlleux en vue pour le gouvernement. Après un report d'une semaine, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, lève aujourd'hui le voile sur les grandes lignes de la prochaine réforme du Code du travail. Pas d'annonce de big bang, ni de grandes surprises à attendre de cette « communication » faite sous la houlette de Manuel Valls, à Matignon.

    Il s'agit plutôt de poser sur la table quelques pistes consensuelles inspirées du fameux rapport Combrexelle remis au Premier ministre le 9 septembre, comme le renforcement du dialogue social et le dépoussiérage en surface des pages du Code du travail.

    Et de rappeler les garde-fous déjà fixés par François Hollande : on ne touche ni au contrat de travail, ni au smic, ni à la durée légale du travail. A quelques semaines des élections régionales (6 et 13 décembre), l'exécutif n'entend pas prendre le risque d'agiter une nouvelle fois un chiffon rouge afin de ménager sa majorité et des syndicats pour le moins chatouilleux sur un sujet aussi sensible.

    Un calendrier flou

    Il n'y a « rien à craindre, puisque la protection des droits est assurée », a d'ailleurs répété le président de la République la semaine dernière, lors d'un déplacement à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Des messages d'apaisement, que François Hollande n'a de cesse d'envoyer depuis l'annonce de ce nouveau chantier : « Faites-moi confiance », avait-il ainsi déclaré lors de sa conférence de rentrée, le 7 septembre, deux jours avant la parution du fameux rapport Combrexelle.

    Le calendrier reste encore assez flou : le projet de loi doit être finalisé au début de l'année prochaine, sans doute en février, selon une source proche du dossier, pour un examen au Parlement avant l'été 2016. En attendant, il faudra « deux bons mois de discussions et de travail sur le texte », avoue l'Elysée. En clair, l'Etat ne jouera cartes sur table que l'an prochain et joue la prudence.

    Jean-Claude Mailly, le patron de FO très remonté ces derniers temps, semble d'ailleurs en avoir eu lui-même l'assurance. Le gouvernement n'entend « pas agir dans la précipitation » selon lui. Voilà sans doute pourquoi le Medef fait à nouveau monter très haut les enchères ces derniers jours : fin du CDI, assouplissement des licenciements, modulation des salaires en fonction des besoins de l'entreprise... Histoire de rôder un discours offensif contre une réforme déjà jugée a minima.