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Turquie

Kurdes, régime présidentiel : discours de fermeté d’Erdogan en Turquie

Lors d’un discours dans son palais, devant un parterre d’élus locaux, le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a réaffiché sa fermeté à l'égard des rebelles kurdes du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Il a également relancé mercredi 4 novembre son projet très controversé de réforme de la Constitution, destinée notamment à renforcer les pouvoirs présidentiels.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prononcé un discours sur une éventuelle réforme de la constitution, le 4 novembre 2015.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prononcé un discours sur une éventuelle réforme de la constitution, le 4 novembre 2015. REUTERS/Kayhan Ozer/Presidential Press Office
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Recep Tayyip Erdogan a décidément une vision très personnelle du pouvoir et des affaires publiques puisque, selon lui, les 49,4% des 54 millions d’électeurs qui voté pour renouveler le Parlement auraient avant tout voulu lui adresser le message selon lequel le pays a besoin d’une nouvelle Constitution – sous-entendu qui instaurerait un régime présidentiel - et même si l'AKP ne dispose pas de la majorité qualifiée permettant d'adopter cette réforme.

La réforme de la Constitution devrait permettre de transférer l’essentiel du pouvoir exécutif du Premier ministre au chef de l’Etat. Pour être votée, une réforme constitutionnelle doit être approuvée par les deux tiers des députés. Le porte-parole présidentiel Ibrahim Kalin a suggéré mercredi 4 novembre devant la presse que si la majorité des deux tiers n’était pas obtenue, la question pourrait être tranchée par un référendum.

Dans son discours, le président turc menacent « ceux qui s’opposeraient à la volonté du peuple en paieront le prix dans quatre ans », sans que l’on comprenne nettement s’il parlait des prochaines législatives ou de la prochaine présidentielle, qui se tiendront toutes deux en 2019. Mais le ton est donné, le président est pressé, explique notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion. Recep Tayyip Erdogan appelle toutes les parties à participer à la rédaction de cette nouvelle Constitution, même si l’opposition a promis de lui faire barrage, et ne compte pas transiger. Un sondage révèle pourtant que 57% des Turcs sont également opposés à l’idée de cette présidence forte, qui soulève pas mal d’inquiétudes en raison de la dérive autoritaire.

Lutte contre la rébellion kurde

Autre sujet qui, en revanche, suscite moins d’atermoiements dans l’opinion publique, c’est celui de la lutte contre la rébellion kurde. Le président turc s’est engagé à poursuivre la lutte contre les insurgés kurdes jusqu’à ce qu’ils déposent les armes ou que le dernier d’entre eux soit « liquidé ». « Il n’y aura pas de pause, a-t-il prévenu, et les opérations continueront de manière déterminée à l’intérieur et à l’extérieur de la Turquie. » Mardi, l’aviation turque avait bombardé seize objectifs liés au PKK dans le nord de l’Irak et dans le sud-est de la Turquie, région à majorité kurde.

Pour Emre Demir, rédacteur en chef du journal turc d’opposition Zaman, ce durcissement de l’attitude présidentielle à l'égard des Kurdes n’est pas surprenant. Selon lui, il peut témoigner de divisions au sein de l’équipe au pouvoir, voire même constituer une manœuvre visant à renforcer la position du gouvernement dans les négociations avec le PKK.

C'est le discours qu'on entend depuis 30 ans, mais ça montre aussi une division au sein de l'AKP.

01:06

Emre Demir, rédacteur en chef du journal turc d’opposition « Zaman »

Piotr Moszynski

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