Le président du parti Les Républicains Nicolas Sarkozy à Paris, le 3 novembre 2015

Le président du parti Les Républicains Nicolas Sarkozy à Paris, le 3 novembre 2015.

afp.com/Matthieu Alexandre

Le parquet de Paris a étendu l'enquête sur la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 à d'autres dépenses suspectes que celles liées à Bygmalion, pour plus de 10 millions d'euros, a-t-on appris ce jeudi de source judiciaire.

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Après Bygmalion, une affaire "Agence Publics"?

Le parquet a pris un réquisitoire supplétif le 26 octobre dernier, après avoir été sollicité par les juges d'instruction. Ces derniers s'interrogent sur une dizaine de millions d'euros de dépenses inscrites au budget de l'UMP en 2012 et qui ne figurent pas dans le compte de campagne ainsi que sur des factures manquantes, pour 1,5 à 1,8 millions d'euros, d'une autre société que Bygmalion, Agence Publics, pour ses prestations lors du meeting de Villepinte, le 11 mars 2012, ont expliqué des sources proches du dossier.

Les enquêteurs soupçonnent déjà qu'environ 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings ont été illégalement imputées à l'UMP, via des fausses factures, par la filiale événementielle de la société de communication Bygmalion, Event&Cie, alors qu'elles devaient figurer dans les comptes de campagne. Cette fraude aurait eu pour but de masquer une explosion du budget, limité à 22,5 millions. Son existence a été reconnue par des cadres de Bygmalion ainsi que par Jérôme Lavrilleux, à l'époque directeur adjoint de la campagne et bras droit du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé.

>> Qui sont les protagonistes de l'affaire Bygmalion

Au total, les juges ont mis en examen treize responsables de Bygmalion, de l'UMP ou de l'équipe de campagne, dans l'information judiciaire pour faux, escroquerie, abus de confiance et financement illégal de campagne électorale. A l'exception de Jérôme Lavrilleux, les cadres de l'UMP ou de la campagne ont réfuté avoir eu connaissance d'une fraude.

Entendu par la police en septembre, Nicolas Sarkozy, qui n'est pas mis en examen, avait réfuté tout dérapage de ses comptes, qualifiant cette thèse de "farce". A ses yeux, le système de fausses factures a existé, mais seulement entre l'UMP dirigée à l'époque par Jean-François Copé et Bygmalion, fondée par des proches de ce dernier. Dans une interview à L'Obs en octobre, Jérôme Lavrilleux avait rétorqué: "Il n'y a que Nicolas Sarkozy pour dire dans sa déposition que cette affaire ne concerne pas sa campagne..."

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