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Le rapport Elsevier qui alerte sur la place des femmes dans la recherche scientifique

Alors que se tenait à Budapest le Forum mondial de la science (entre le 4 et le 7 novembre 2015), une étude réalisée en Allemagne propose plusieurs pistes pour améliorer la visibilité des femmes dans la recherche.
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Elsevier
Des bureaux d'Elsevier dans le Missouri.
Crédit SIPANY/SIPA

Un Forum mondial de la science (WSF) ? Oui, mais avec qui ? A Budapest, où se retrouvaient du 4 au 7 novembre 2015 un millier de scientifiques et de spécialistes de politique scientifique, la question de la place des femmes dans la recherche ne pouvait pas ne pas se poser. C'est la sortie jeudi 5 novembre d'un rapport Elsevier (1) (l'un des plus puissants éditeurs scientifiques) sur la situation en Allemagne qui donne le tempo. Petit rappel de chiffres globaux : en 2009, dans les 27 pays de l'Union européenne, les femmes constituaient une minorité de 33%. Et quant ont été examinés, plus récemment, les pourcentages chez les étudiants, on a vu que les chiffres s'inversaient : en 2010, 55% sont des... étudiantes et 59% quand on passe aux diplômées (niveau licence).

En Allemagne, on recense seulement 15,3% de chercheuses en informatique

Comment la situation va-t-elle évoluer demain ? Y aura-t-il plus de maîtresses de conférence ou de professeures dans les universités ? De directrices de recherche ou de laboratoire qu'aujourd'hui ? Et dans quels domaines ? La situation, tout particulièrement dans cette étude qui cible l'Allemagne, semble souvent caricaturale. Ainsi, en 2014, même si le nombre de chercheuses augmente (2), on ne retrouve que 15,3% de chercheuses en informatique mais 56,6% dans le domaine... vétérinaire. Seulement 16,2 % en mathématiques contre 54,2% en psychologie. On pourrait multiplier les exemples, mais ce sont les leçons et les questions que pose le rapport qui sont vraiment intéressantes à examiner aujourd'hui.

On constate ainsi que l'impact des publications des femmes est moins fort que celui des hommes en général. Suggestion est donc faite que "soient stimulées les collaborations entre les chercheuses et des partenaires ayant une recherche forte (donc reconnue, ndlr), qui conduise à des publications ayant un impact plus puissant". Autre remarque : que les systèmes de financement ne négligent pas certains sujets suggérés par des femmes ou sur lesquels elles insistent. Ainsi, dans le domaine "biochimie, génétique, biologie moléculaire", on voit que les thématiques ayant pour mots-clés "famille", "enfant", "femmes", "nourrisson", "grossesse", reviennent beaucoup plus dans leurs préoccupations... Un équilibre entre hommes et femmes dans les équipes pourrait, à terme, orienter les thèmes même de recherche.

Mais des questions demeurent. "Comment se fait-il que les chercheuses tendent à être plus productives dans les domaines de recherche où les hommes sont prédominants que dans ceux où le rapport homme-femme est équilibré. Est-ce que cela a à voir avec le fait qu'elles se concentrent sur les même sujets que les hommes ?" Autre question que le rapport pose en conclusion : "Pourquoi les publications mixtes sont-elles plus interdisciplinaires ?"

1 ) "Mapping gender in the german research arena", Elsevier analytical services.

2) Elles étaient 54.742 en 2014 contre 43.278 en 2010, soit une augmentation de 25%, celle des hommes étant de 9,8% seulement.

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