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SYRIE

Pourquoi les rebelles syriens ont fait parader des prisonniers en cage

Capture d'écran d'une vidéo postée sur Facebook montrant les prisonniers de l'opposition syrienne enfermés dans des cages.
Capture d'écran d'une vidéo postée sur Facebook montrant les prisonniers de l'opposition syrienne enfermés dans des cages.
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Des groupes rebelles syriens ont diffusé plusieurs vidéos cette semaine où on les voit circuler dans les rues de la Ghouta orientale, près de Damas, avec des prisonniers en cage à l’arrière de camions. Des images qui rappellent les méthodes de l’Organisation État islamique (EI)

Ce sont des combattants de Djaïch Al-Islam (L’armée de l’islam), considéré comme le plus important groupe rebelle près de la capitale, qui ont organisé ces défilés.

Des vidéos, publiées dimanche 1er novembre, montrent des dizaines de personnes, des soldats et des civils, y compris des femmes, transportées dans des cages dans la Ghouta orientale, contrôlée par des rebelles et assiégée par les forces gouvernementales depuis près de trois ans.

Ces rebelles affirmaient avoir disséminé des "centaines de cages" dans la ville pour dissuader les frappes du régime.

 

في الاسواق والطرقات العامة وتحت انظار طائرات النظام ...تتجول اقفاصٌ محملة بأسرى من ضباط وعناصر ونساء ينتمون للطائفة العلوية تلبية من قبل المجاهدين لمطالب الاهالي في الغوطة الشرقية عامة ومدينة #دوما خاصة ما كان كفيلا بايقاف القصف الهمجي من النظام على المدينة مراسل شبكة #الغوطة_الآن : #بلال_أبو_صلاح رافق الاقفاص والاسرى في هذه الجولة

Posted by ‎الغوطة الآن‎ on Sunday, November 1, 2015
Ces images montrent des activistes parader dans les rues de Douma dans la Ghouta orientale avec des camions chargés de prisonniers enfermés dans des cages. Les femmes, des civils dont les proches combattent dans les rangs du régime syrien, et les hommes, des officiers du régime, sont enfermés dans des cages séparées.

 

Sur ces images, une femme exhorte le régime syrien à cesser les frappes sur la Ghouta orientale.

 

Abderrahmane Bara est un activiste média de l'opposotion. Il vit  dans la Ghouta orientale.

"Cette méthode rappelle les pratiques de l’EI et nuit à l’image de la révolution"

En réalité, il n’y a jamais eu 100 cages, et elles n’ont pas été déposées dans la ville, comme l’affirment les légendes des vidéos. Ces prisonniers dormaient dans des cellules. Ils ont été paradés dans les rues pendant quelques heures, le temps de tourner des images.

C’était une opération de com’ pour dissuader le régime syrien et ses alliés russes de frapper la population civile, ainsi que pour attirer l’attention des médias et de la communauté internationale sur le calvaire de la population.

 

"Les avions syriens et russes ont continué de pilonner les zones civiles"

Cette stratégie n’a pas fonctionné, car les avions syriens et russes ont continué de pilonner les zones civiles.

En février dernier, une opération de com’ similaire avait déjà été montée pour attirer l’attention de la communauté internationale.

À l’époque, on avait profité du fait que les regards des médias étaient braqués sur l’exécution du pilote de chasse jordanien qui avait été enfermé dans une cage et brûlé vif par l’organisation de l'État islamique (EI). Des enfants avaient été vêtus de combinaisons oranges, dans une cage, dans l’espoir d’attirer les regards vers notre ville. Ces images n’ont rien changé.

Personnellement, ne suis pas d’accord avec cette façon de faire parader les prisonniers. Je suis contre le fait de les mettre en cage et de les humilier ainsi en public. Cette méthode rappelle les pratiques de l’EI et nuit à l’image de la révolution. Et puis, elle est contraire aux principes de l’islam qui nous ordonnent de traiter les prisonniers de guerre avec humanité.

Les factions rebelles dans la Ghouta orientale détiennent des centaines d’officiers syriens issus de la communauté alaouite. La plupart ont été fait prisonniers en avril 2012 quand les combattants de l’Armée syrienne libre se sont emparés de plusieurs casernes de la Ghouta orientale

Parmi les prisonniers, se trouvent également des dizaines de civils issus de la communauté alaouite, notamment des femmes et des enfants. Par exemple les habitants d’un village à l’est de Damas (Adra al-Amalia), dont les proches combattent dans les rangs du régime et qui ont été capturés par les combattants de l’opposition en décembre 2012.

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