Un islamiste radical a tenté d'agresser une députée socialiste

L'homme de 32 ans, qui se présente comme un musulman radical, a été écroué pour un projet d'agression contre la députée socialiste Seybah Dagoma.

Source AFP

Un projet d'agression visait la députée socialiste Seybah Dagoma.
Un projet d'agression visait la députée socialiste Seybah Dagoma. © AFP

Temps de lecture : 3 min

Un homme de 32 ans, qui se présente comme un musulman radical, a été écroué mardi pour un projet d'agression contre la députée socialiste Seybah Dagoma, a indiqué jeudi une source judiciaire confirmant une information de la publication La Lettre A. Interpellé le 29 octobre en région parisienne, cet homme s'est signalé lui-même auprès de la plateforme de signalement antidjihad de l'Intérieur. Il a été emprisonné pour des faits de droit commun mais n'était pas connu des services de justice pour des dossiers de terrorisme ou comme islamiste radical.

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C'est la première fois, depuis que la menace d'attentat islamiste est considérée comme maximale par les autorités françaises, qu'une élue semble visée. Députée depuis 2012 après avoir été adjointe au maire de Paris Bertrand Delanoë, Seybah Dagoma est une avocate de 37 ans, d'origine tchadienne. L'enquête visera à déterminer les motivations précises de cet homme ainsi que le détail de son projet criminel. Une expertise psychiatrique doit notamment être diligentée.

Sorti de prison en février

Depuis les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher, qui avaient fait 17 morts, plusieurs attaques ont pu être déjouées, par les enquêteurs ou fortuitement : projet d'attentat contre des églises du Val-de-Marne en avril pour lequel est mis en examen Sid Ahmed Ghlam, également soupçonné d'avoir assassiné une femme, carnage évité dans le Thalys en août, ou encore projet d'assaut contre un fort militaire des Pyrénées-Orientales. Le 26 juin, Yassin Salhi avait tué et décapité son patron et tenté de faire exploser une usine de l'Isère.

L'homme qui dit avoir voulu attaquer l'élue socialiste pour s'en prendre à un représentant de la République selon une source proche du dossier, était sorti de prison en février 2015 où il était écroué dans un dossier de trafic de drogue. Selon les premiers éléments de l'enquête, il aurait fréquenté en détention des islamistes radicaux. Mais cet homme était inconnu des services judiciaires pour des faits relevant de l'islamisme radical et une source proche du dossier le décrit comme un "musulman non pratiquant". Il a expliqué avoir voulu servir le djihad en attaquant la députée, sans préciser les modalités de son projet, a relevé une source proche du dossier. Selon une autre source ont été retrouvées en perquisition une masse ainsi que des douilles percutées. De la littérature islamiste radicale particulièrement violente a également été saisie.

"Très discrète, bosseuse"

Cet homme, né dans les Hauts-de-Seine, était logé chez une connaissance en région parisienne. Il a été mis en examen pour entreprise individuelle terroriste, une première pour ce motif. Un débat sur son placement en détention provisoire doit se dérouler vendredi devant un magistrat spécialisé, a précisé la source judiciaire. Entendue, la députée PS a indiqué ne pas connaître cet homme, selon une source proche du dossier. Elle avait toutefois rendez-vous avec lui dans les prochains jours, après qu'il l'avait contactée pour un projet de web-télé. C'est lors de ce rendez-vous que l'agression aurait pu survenir, d'après une des sources. Selon ses tentatives d'explication, c'est une fois ce rendez-vous obtenu qu'il aurait nourri son projet criminel, saisi d'une bouffée de "haine", et que lui seraient soudainement revenus ses échanges avec des détenus islamistes.

Seybah Dagoma et le groupe socialiste à l'Assemblée ne souhaitaient pas s'exprimer jeudi soir. La biographie de cette députée, née à Nantes avant de grandir à Sarcelles (Val-d'Oise), ne montre a priori pas d'éléments susceptibles d'en faire une cible particulière des islamistes radicaux. Membre du conseil d'administration de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), "elle est très discrète, bosseuse, c'est une grosse tête et un très beau parcours", "elle n'est pas dans le trip symbole de l'intégration", a réagi auprès de l'Agence France-Presse Marie-Pierre de la Gontrie, élue socialiste parisienne.

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Commentaires (12)

  • c'est foutu

    Nous sommes 85 % de français à vouloir la peau d'Hollande !

    Et alors ?

    Ceci dit, cela nous aura permit de voir le portrait d'une député socialiste !

  • indra

    Mais si, d'abord elle est une femme, sorte de sous-homme pour ces gens, ensuite elle est indépendante et elle travaille.
    Ça ne vous suffit pas comme motivations ?

  • EarlBean

    Il s'est passé quoi ? Rien ?