Au Quai Branly, une performance inédite qui donne le tournis

Le plasticien Shoof a créé “White Spirit”, un ballet où il fait tournoyer calligraphie et chorégraphie.

Par Thierry Voisin

Publié le 06 novembre 2015 à 16h30

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h59

Confrontation du sacré et du profane, de la transe et du street art, White Spirit est une expérience originale où Shoof et l'Ensemble Al Nabolsy confrontent les volutes des graffs aux mouvements giratoires (sama) des derviches tourneurs. Influencé par la musique, le plasticien tunisien Hosni Hertelli, aka Shoof, désacralise la calligraphie traditionnelle en jouant avec sa forme et son rythme. Il déstructure la lettre arabe, la déforme, la courbe et la répète à l'infini. Lors de cette performance inédite, il pare le théâtre du Quai-Branly de signes calligraphiques monochromes et de lumière noire, offrant ainsi un surprenant écrin à la circumambulation des danseurs.

Sur cette scène graffée, les poésies mystiques, chantées par Noureddine Khourchid et les munshid (chanteurs religieux) de la mosquée des Omeyyades de Damas, s'élèvent dans le tournoiement des robes blanches, symboles des âmes errantes cherchant la grâce divine. Les derviches tournent de plus en plus vite, dirigeant la paume de la main droite vers le ciel, jusqu'à ce qu'ils atteignent une forme de transe. Shoof la perçoit comme « une énergie pure qui vient du profond intérieur, qui ratisse large, qui s'étend sans fin, transporte tout sur son horizon, pour étrangement le recentrer, le verticaliser, tel un point de lumière qui fuse pour communier avec le ciel ».

 

Le spectacle sera diffusé en direct sur ARTE Concert le 7 novembre à 20h00 et disponible en replay.

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