Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, est intervenu dans le débat qui s'est ouvert après les annonces de François Hollande, en estimant que le pacte de responsabilité devait être compensé par la création par les entreprises de 1,8 million d'emplois sur les cinq prochaines années.
« Pour ramener le taux de chômage à 7 % d'ici à 2018 [le niveau de l'Allemagne et des Etats-Unis], il faudrait créer 1,8 million d'emplois au cours des cinq prochaines années. Est-ce que nous pouvons, avec les propositions de baisse de charges faites par le président de la République, y arriver ? Nous le croyons. »
Le Medef avait jugé possible de créer un million d'emplois en échange d'une baisse de 100 milliards d'euros des prélèvements sur les entreprises, moitié sur le coût du travail et moitié sur la fiscalité. Mais l'organisation patronale refuse « des engagements juridiques écrits » d'embauches, et se contente d'avancer le chiffre de un million d'emplois créés, un chiffre jugé insuffisant par M. Montebourg.
« La nation aujourd'hui, dans le Pacte de responsabilité, exige un échange de concessions réciproques », a ajouté M. Montebourg. « Il est nécessaire que les entreprises qui vont se sentir soutenues et épaulées par la nation toute entière acceptent de s'engager vers des embauches substantielles ».
« DÉCOMPLEXÉ »
Lors de sa conférence de presse, mardi, M. Hollande avait déclaré que les contreparties « doivent être définies au niveau national et déclinées par branche ».
« Elles [les contreparties] porteront sur des objectifs chiffrés d'embauches, de travail des jeunes ou des seniors, la formation, les salaires et la modernisation du dialogue social. Un observatoire sera mis en place et le Parlement y sera associé. »
Interrogé sur ce que beaucoup considèrent comme un changement de cap du gouvernement, M. Montebourg a défendu « un gouvernement social-patriote », avant d'expliquer que « la politique par son intervention peut corriger les excès destructeurs de l'économie et peut aussi favoriser les effets bénéfiques de l'économie ».
Il a qualifié son ministère de « décomplexé » par rapport à l'intervention de l'Etat, et a balayé d'un revers de main les critiques attribuées « à la presse anglo-saxonne qui nous donne des leçons de ne rien faire ».
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