Grand Est : 67 % des habitants rejettent la fusion des trois régions

Dans le Grand Est, l'Alsace et la Lorraine cultivent leur particularisme. La Champagne-Ardenne, elle, craint d'être délaissée.

Dans cette région, l'Alsace et la Lorraine cultivent leur particularisme. La Champagne-Ardenne, elle, craint d'être délaissée.
Dans cette région, l'Alsace et la Lorraine cultivent leur particularisme. La Champagne-Ardenne, elle, craint d'être délaissée.
(LP/Infographie et Pauline Théveniaud.)

    Comme un mariage forcé. Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne vont devoir vivre sous le même toit, sans en avoir envie ! Le résultat de notre sondage Odoxa pour « le Parisien » et BFMTV est net : 67 % des habitants rejettent la fusion des trois régions. C'est en Alsace que cela suscite le plus grand nombre de mécontents (80 %). En avril 2013, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin avaient déjà refusé de former une seule collectivité territoriale d'Alsace. Alors s'unir au frère ennemi lorrain ou à la méconnue Champagne... Ici, la réforme a ragaillardi le régionalisme. En décembre 2014, au lendemain du vote définitif de la réforme territoriale à l'Assemblée nationale, un collectif alsacien avait été jusqu'à déposer un cercueil devant la cathédrale de Strasbourg et à faire jouer la sonnerie « Aux morts » !

    Strasbourg ou Metz en capitale

    S'ils sont moins virulents, les habitants des deux autres régions marchent également vers l'autel à reculons. 66 % des Champenois ont envie de dire non. Dans les austères Ardennes, comme dans la prospère Champagne, on se sent bien isolé de la lointaine cité alsacienne, désignée par l'Etat chef-lieu de la grande région. Et peut-être plus proche du Nord-Pas-de-Calais et de la Belgique. Avec « seulement » 59 % de réticents, les Lorrains auraient presque l'air enjoué. Dans les rues de Sarreguemines ou de Metz (toujours dans la course pour être capitale, contrairement à Châlons-en-Champagne), certains espèrent que l'alliance avec le « riche » voisin alsacien permettra une amélioration sur le front de l'emploi.

    Le futur président de région héritera quoi qu'il en soit d'une lourde mission, au soir du 13 décembre : parvenir à faire une région, sur un fond de « Je t'aime, moi non plus »...

    * Sondage Odoxa pour « le Parisien » et BFMTV réalisé par Internet, du 2 au 5 novembre, à partir d'un échantillon représentatif de 1 001 personnes inscrites sur les listes électorales de la région Alsace - Lorraine - Champagne-Ardenne.

    @Pauline_Th