Selon un article de la journaliste Angela Silva publié dans l’hebdomadaire Expresso, l’ancien ministre des Finances portugais Vítor Gaspar est candidat à un haut poste au sein du Fonds monétaire international (FMI). Celui qui est connu pour avoir mené à terme dans son pays les politiques d’austérité demandées par la troïka (FMI, BCE, EU) de 2011 à 2013 devrait intégrer le département de politique fiscale au sein de l’organisation internationale, basée à New York.

Lors de sa démission du gouvernement de Pedro Passos Coelho, en juillet dernier (après plusieurs grèves générales, manifestations massives et même des crachats de la part de clients dans son supermarché), il avait reconnu dans la lettre remise au Premier ministre que “l’impact de la dose d’austérité qu’il avait imposée au pays avait été dévastateur”.

L’homme avait vu sa cote de popularité chuter après la publication d’un “off” qui le met en scène dans une discussion avec Wolfgang Schäuble – le ministre des Finances allemand depuis 2009 –, où il manifeste une soumission sans équivoque. (Le journaliste auteur de la vidéo a d’ailleurs rapidement été suspendu.) Vítor Gaspar est actuellement conseiller à la Banque du Portugal.
Quant à l’ancien ministre de l’Economie Alvaro Santos Pereira (2011-2013), il assumera dès avril 2014 le poste de directeur du département des Countries Studies au sein de l’OCDE. Il est connu pour avoir été le défenseur de la transformation du pays en “Floride de l’Europe”, investissant dans le tourisme senior et créant une exonération fiscale totale pour les retraités français s’installant sur le sol portugais. L’augmentation parallèle des impôts sur les pensions de retraite et de réversion l’avait rendu particulièrement impopulaire.

Cette versatilité professionnelle fait dire à Pedro d’Anunciação, chroniqueur à l’hebdomadaire Sol, que pour trouver de bons emplois dans un pays touché par plus de 15 % de chômage, peu importe les diplômes, “l’important c’est avoir une quelconque expérience politique”.

L’ancien ministre et cadre du parti de l’opposition (Parti socialiste) José Lello a, quant à lui, déclaré qu‘ “alors qu’ils ruinaient notre futur, ils préparaient le leur”.

Selon une “source officielle” citée dans l’article d’Expresso, l’ascension des deux anciens ministres les plus contestés de l’équipe initiale du gouvernement de Pedro Passos Coelho est “très valorisante pour le Portugal”.