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Mort d’Yvette Farnoux, survivante d’Auschwitz et « héroïne de la nation »

Née dans une famille juive alsacienne, Yvette Farnoux avait été élevée à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur en 2008.

Le Monde avec AFP

Publié le 09 novembre 2015 à 22h05, modifié le 10 novembre 2015 à 06h02

Temps de Lecture 2 min.

La résistante Yvette Farnoux, à Vanves le 2 janvier 2009.

La résistante Yvette Farnoux, survivante d’Auschwitz, est morte samedi 7 novembre, à Vanves (Hauts-de-Seine) à l’âge de 96 ans, a annoncé lundi sa fille, Agnès Vourc’h-Farnoux. Yvette Farnoux a été l’une des rares Françaises de l’histoire à être élevées à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute de l’ordre, le 31 décembre 2008. Les honneurs militaires lui seront rendus aux Invalides mardi 17 novembre.

« Yvette Farnoux incarnait la Résistance », a témoigné le premier ministre, Manuel Valls, saluant « ses combats, son courage, ses souffrances. Une grande héroïne de la nation ». « La France perd aujourd’hui une femme engagée, un modèle de courage et d’abnégation », a ajouté la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Née dans une famille juive alsacienne et ayant grandi dans le 16arrondissement de Paris, elle rejoint la Résistance en 1941, à l’âge de 22 ans, sous les ordres de la grande résistante Berty Albrecht, en volant du ravitaillement pour des résistants emprisonnés.

Tout en travaillant au commissariat au chômage (organisme dépendant du Secours national, créé par Vichy), la jeune femme prend en charge l’aide des familles de prisonniers avant de remplacer en 1943 Berty Albrecht, après son arrestation, comme responsable du service social des Mouvements unis de la Résistance (MUR, Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud).

Elle est arrêtée avec son mari, Jean-Guy Bernard, secrétaire général de Combat, à Paris le 28 janvier 1944. Egalement juif, il est déporté dans l’un des derniers convois et meurt entre Drancy et Auschwitz.

« Après notre arrestation, personne n’a été capturé… »

Enceinte de huit mois, Yvette Farnoux perd son bébé au cours de la première nuit d’interrogatoire par la Gestapo. Transportée à l’hôpital de Blois, elle s’en évade mais est rattrapée et transférée au siège parisien de la Gestapo, rue des Saussaies.

« Malgré les interrogatoires disons… musclés, ma seule gloire, ainsi que celle de mon mari, c’est qu’après notre arrestation personne n’a été capturé », racontait-elle dans une interview publiée dans le magazine Le Déporté, en 2009.

Yvette Farnoux est ensuite transférée à Fresnes puis à Drancy, d’où elle est déportée vers Auschwitz-Birkenau en avril 1944, puis à Ravensbrück. A la libération du camp, Yvette Baumann rencontre Abel Farnoux, évadé de Buchenwald après vingt-deux mois de captivité. Portant un uniforme d’officier américain, il est chargé du rapatriement des déportés de la zone. Les deux anciens déportés se marieront l’année suivante et auront trois enfants.

Abel Farnoux, à l’origine du procédé de télévision Videocolor, fut conseiller d’Edith Cresson, première ministre en 1991-1992. Grand officier de la Légion d’honneur, l’ancien résistant est mort en juillet 2008.

« Avoir des enfants fut une grande revanche, racontait Yvette Farnoux. Mais quand ils ont grandi, j’ai toujours eu peur pour eux. Peur que ça recommence… En fait, depuis la Libération, j’ai eu cette peur-là. »

Yvette Farnoux créa plusieurs associations pour aider les enfants de déportés morts dans les camps, et fut assistante sociale.

Le Monde avec AFP

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