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Le robot à visage humain, une opération de com ?

Le robot compagnon et ses avatars ne constituent-ils pas une menace aussi redoutable que les « robots tueurs autonomes », s’interrogent des membres de la rédaction de la revue « Z ».

Publié le 02 novembre 2015 à 16h52, modifié le 10 novembre 2015 à 11h49 Temps de Lecture 5 min.

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Par François Bérard, Mathieu Brier et Celia Izoard

Le robot InMoov, présenté lors de l'exposition

A ce jour, plus de 3  000 chercheurs en robotique et en intelligence artificielle du monde entier ont signé une lettre ouverte demandant l’interdiction des « robots tueurs autonomes  », capables à brève échéance de sélectionner et d’exécuter des cibles sans intervention humaine. Il faut éviter, conclut cette lettre, ­publiée en juillet lors d’un congrès scientifique à Buenos Aires, que ces nouvelles armes ne « discréditent les recherches en intelligence artificielle aux yeux du public, privant la société de ses bienfaits  ». Nous pensons au contraire que la société, chercheurs compris, devrait s’interroger au plus vite sur la nature de ces bienfaits.

Pour préparer le dernier numéro de la revue «  itinérante d’enquête et de critique sociale  » Z, nous avons rencontré à Toulouse plusieurs chercheurs en robotique et en intelligence artificielle du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS-CNRS), dont quelques-uns sont signataires de cette lettre de Buenos Aires.

La robotisation du secteur de l’aide à la personne

Au département Gepetto du LAAS, spécialisé en robotique humanoïde, on refuse les contrats avec l’armée pour des raisons éthiques. Ici, point de robots tueurs, mais des robots compagnons. Car il est prévu que toute une génération de robots investisse bientôt notre quotidien pour «  s’occuper  » des vieillards, «  éduquer  » les enfants et «  soulager  » les travailleurs.

En partenariat avec la société Aldebaran, qui commercialise les fameux robots Nao et Pepper, le département Gepetto participe à la «  robolution  », plan lancé par le ministère du redressement productif en 2013 et assorti d’un fonds d’investissement visant notamment à robotiser le secteur de l’aide à la personne. Dans la nouvelle salle de recherche A-Dream, bardée de capteurs et de caméras, un lit et une table de chevet permettent de tester les machines en situation.

Un compagnonnage moins riche et plus coûteux

Que penser d’un tel projet  ? Les personnes âgées manifestent-elles un tel enthousiasme pour les équipements électroniques  ? Le plus souvent, on les entend plutôt pester contre tous ces appareils compliqués qui parasitent leurs relations et leur compliquent la vie. Les anciens semblent plutôt rechercher la compagnie d’autres adultes, d’enfants et d’animaux. Comment peut-on s’enthousiasmer pour le compagnonnage de robots, quand il est à la fois infiniment moins riche et plus coûteux que celui d’êtres doués de sensibilité  ?

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