Cela faisait plusieurs semaines que des étudiants de l’université du Missouri protestaient pour que le président de l’université démissionne.“Ils ont reçu un coup de pouce inespéré ce weekend [du 7 novembre] de la part de l’équipe de football américain de l’université dont des dizaines de joueurs noirs ont décidé de se mettre en grève pour les soutenir”, rapporte le New York Times.

Samedi 7 novembre, les joueurs noirs de l’équipe universitaire ont en effet déclaré “qu’ils boycotteraient tous les matchs et événements sportifs jusqu’à ce que le président de l’université, Timothy M. Wolfe, démissionne ou soit démis de ses fonctions”, ce qu’il a fini par faire le 9 novembre.

Une atmosphère irrespirable

Il s’agissait d’un signal fort pour protester contre la multiplication d’actes racistes dirigés contre les étudiants noirs de l’université et contre l’inaction de l’administration “qui a abouti à créer une atmosphère irrespirable sur le campus”, souligne le quotidien américain dans un second article consacré à la contestation estudiantine.

The Columbia Missourian, le journal du campus rappelle que “60 des 124 joueurs de l’équipe de football américain sont noirs” et que seulement environ 7 % des 35 000 étudiants de l’université sont Africains-Américains. Il souligne également que le mouvement de protestation a été lancé il y a plusieurs semaines par un groupe d’étudiants baptisé Concerned Student 1950, en référence à l’année ou les premiers étudiants noirs ont été acceptés sur le campus de l’université.

Le New York Times, de son côté, souligne qu’il est très rare que des joueurs se mobilisent pour des questions qui dépassent le cadre sportif.

Ce qui est remarquable dans cette protestation à l’université du Missouri, c’est que des athlètes ont fait preuve de solidarité et ont pesé de tout leur poids dans une lutte qui ne les concernait pas directement”.