Birmanie: pourquoi Aung San Suu Kyi ne peut pas être présidente
Au lendemain des législatives birmanes, les première élections libres du pays depuis 25 ans, le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi a revendiqué lundi une victoire écrasante avec "plus de 70%" des sièges de députés. Un pourcentage qui permettrait à son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), d'avoir la majorité absolue au parlement malgré la présence d'un quart de députés militaires, non favorables à la LND. Car l'enjeu derrière les législatives est l'élection par le Parlement du chef de l'Etat, qui devrait avoir lieu début 2016. Mais même si la LND obtient la majorité au sein des deux chambres, Aung San Suu Kyi ne pourra occuper cette fonction.
"Au-dessus du président"
En effet, la Constitution birmane interdit l'accès à la fonction suprême à quiconque a des enfants de nationalité étrangère, ce qui est son cas. De son union avec Michael Vaillancourt Aris, un historien britannique mort en 1999, "la Dame de Rangoun" a eu deux enfants: Alexander Aris, né à Londres en 1973 et Kim, né à Oxford en 1977. Le premier est aujourd’hui un militant pour les droits de l’Homme, le second est également très actif dans la lutte politique, il s’est même fait tatouer le drapeau et l’insigne de de la LND (une étoile et un paon sur fond rouge) sur le bras gauche.
Mais cette disposition n'effraie pas Aung San Suu Kyi, cette dernière a déjà prévenu les tenants du système, encore largement contrôlé par d'anciens militaires, que malgré les réformes menées depuis quatre ans, si son parti obtient la majorité au Parlement, elle serait "au-dessus du président".