Le parc d’attractions aquatiques SeaWorld a annoncé, lundi 9 novembre, qu’il allait progressivement supprimer l’une de ses attractions vedettes. Le spectacle des orques de son deuxième plus gros parc, celui de San Diego, en Californie, serait remplacé en 2017 par une nouvelle attraction « éducative ». Les spectacles dans les parcs au Texas et en Floride ne seront cependant pas affectés, a indiqué un porte-parole du groupe, cité par le New York Times.
SeaWorld s’est retrouvé sous le feu des critiques et a vu sa fréquentation plonger dans ses onze parcs, particulièrement en Californie, à la suite de la diffusion, en 2013, du documentaire, Blackfish, qui dénonçait l’impact de la captivité des orques. Le groupe a tenté de redorer son blason par une nouvelle campagne marketing et des offres de rabais.
Lors d’un webcast avec des investisseurs, le directeur général Joel Manby a assuré lundi que cette décision n’était pas liée aux critiques, puisque « les militants ne seront jamais satisfaits de ce que nous faisons », mais aux goûts changeants du public, à la recherche d’une expérience qui leur permettrait d’appréhender la vie en liberté des animaux.
Pas un coup d’arrêt, une « réinvention »
La réalisatrice de Blackfish, Gabriela Cowperthwaite, qui milite depuis la sortie de son film pour mettre un terme à la captivité des orques, confie au Monde ses réserves quant à l’annonce du parc aquatique :
« J’attends des détails sur ce que va faire SeaWorld exactement, mais pour l’instant il semble qu’ils ne mettent pas du tout un terme aux spectacles. Ils les réinventent simplement. J’ai peur que ça ne soit que leur dernière tentative en date de se sortir la tête de l’eau. La communication a toujours été leur plus grande force. »
Selon elle, seuls la fin de l’élevage en captivité et le placement des animaux dans des bassins en semi-liberté seraient réellement une bonne nouvelle.
Le parlementaire californien Adam Schiff a affirmé lundi qu’il envisageait un projet de loi interdisant progressivement de garder et d’élever les orques en captivité, des mesures qui enterreraient pour de bon les spectacles comme celui de SeaWorld. « Les preuves démontrent sans conteste que les dégâts psychologiques et physiques sur ces magnifiques animaux dépassent de loin tout le bénéfice de leur exhibition », a-t-il insisté.
SeaWorld se défend en assurant qu’il traite les animaux avec dignité et qu’il n’a pas capturé d’orques en liberté depuis trente-cinq ans. La société estime faire « partie de la solution, pas du problème ».
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