Sondage : les Françaises et l'environnement - Prêtes à agir mais pas très optimistes

 

Sondage : les Françaises et l'environnement - Prêtes à agir mais pas très optimistes

    A quelques semaines de la 21e Conférence des Nations Unis sur les changements climatiques (COP21), que la France va accueillir et présider du 30 novembre au 11 décembre prochain, « La Parisienne » a voulu savoir ce que les femmes pensaient des questions environnementales. Dans ce sondage de l'IFOP*, elles se disent prêtes à changer leurs habitudes (consommation, tri sélectif...) mais doutent que cela suffise à préserver la planète.

    87 % d'entre elles prêtes à consommer différemment

    La conférence qui va s'ouvrir à Paris est d'une importance capitale, puisqu'elle doit permettre d'aboutir à un nouvel accord international sur le climat. Objectif : maintenir le réchauffement mondial sous la barre des 2 °C. Pourtant, « Cop21 » n'évoque encore pas grand-chose pour les personnes interrogées. Près de 70 % des femmes (69,64 % exactement) reconnaissent ne pas pouvoir dire spontanément de quoi il s'agit. Ce n'est que quand on les met un peu sur la piste qu'elles parviennent â?? pour les trois quarts d'entre elles â?? à resituer l'événement parmi d'autres propositions (« la 21e réunion des Ã?tats européens » ou « le groupe des 21 pays les plus riches de la planète »).

    Une priorité malgré la crise

    Pourtant, il ne s'agit visiblement pas de désintérêt pour le sujet. Les Françaises sont manifestement motivées par les questions d'environnement. Elles sous- crivent massivement (80,28 %) à l'affirmation : « Un monde un peu plus chaud de quelques degrés dans les années à venir est vraiment dangereux pour nos conditions de vie sur la planète. » Et peu importe le contexte économique difficile, elles considèrent à 81,63 % que « lutter contre le dérèglement climatique doit être une priorité ». Une position encore plus fermement affirmée par les Parisiennes : 87,51 % des répondantes habitant la capitale y souscrivent, contre 81,42 % en province.

    Changer nos habitudes de consommation Lutter, oui, mais comment ? D'abord en « modifiant nos modes de vie ». Une concession faite par plus de 87 % des femmes (contre 85 % des hommes). Et quelle serait la meilleure façon de limiter les émis- sions de gaz à effet de serre ? D'abord « la modification de nos habitudes de consommation » (21,88 % des réponses). Une concession qu'elles semblent plus facilement prêtes à faire que les hommes, qui ne placent cette solution qu'en troisième position (14,94 %). Vient ensuite « un plus grand recours aux énergies renou- velables », à 15,44 % (solution pla- cée en tête par les hommes) suivi de près par « une meilleure entente entre les tous les pays du monde » (15,38 %).

    Une priorité pour 81,63 % des femmes

    Pas convaincues par le recyclage

    Sur la façon de consommer, les femmes pensent que c'est leur « mode de consommation en général » qui est concerné et doit être impacté par un changement de comportement (28,77 %). La consommation d'énergie vient en seconde position avec 23,33 %, alors que les hommes la placent en tête de leurs réponses (32,94 %). Le recyclage des déchets â?? qui a, semble-t-il, bien du mal à s'imposer dans tous les foyers â?? n'intervient que bien plus loin (16,7 % des réponses). Les Parisiennes sont encore moins convaincues (la faute au problème de stockage des ordures ménagères dans les appartements ?) : seuls 9,88 % des habitants de la capitale en font une priorité, contre 16,11 % en province.

    La crainte des crises humanitaires

    Mais si elles sont prêtes à agir, les Françaises ne semblent pas pour autant penser que leurs actions ont toutes les chances de porter leurs fruits : 55 % consi- dèrent « qu'il est déjà presque trop tard pour agir et sauver l'environnement ». Pour elles, le dérèglement climatique risque surtout d'entraîner des crises humanitaires graves (31,64 %), leur seconde préoccupation étant « la disparition de la biodiversité » (16,81 %). Viennent ensuite « la sécurité alimentaire, l'alimentation et l'accès à l'eau potable » (8,01 %).

    L'industrie pointée du doigt

    Alors, qu'attendent-elles de la conférence sur le cli- mat ? Plus qu'un accord ambitieux entre les Ã?tats (39,2 % des réponses), elles considéreront que la COP21 sera un succès si « cela aboutit à des ini- tiatives concrètes qui font bouger ou évoluer les comportements de chacun » (43,38 %), et si « elle permet une prise de conscience collective en termes de changement de comportement » (32,31 %). Toujours prêtes à agir, les Françaises déclarent en attendre aussi « plus d'informations sur des solutions concrètes » qu'elles pourraient « mettre en Å?uvre en tant qu'individus ». Mais, pour elles, ce sont les Ã?tats qui ont le plus de poids (45,95 %), bien avant les citoyens (27,8 %). Quant aux « responsables », ceux qui ont le plus d'impact sur le climat, l'industrie est clairement pointée du doigt (47,77 % des réponses).

    L'aspect financier, principal obstacle

    Prêtes à agir, d'accord. Mais quels sont les freins ? C'est l'aspect financier qui pourrait être le princi- pal obstacle à un changement dans leurs habitudes pour 50,23 % d'entre elles. Viennent ensuite « la mauvaise ou insuffisante connaissance des solutions à mettre en Å?uvre » (23,88 %), « la difficulté de changer ses habitudes au quotidien » (13,9 %) et « la crainte pour son confort de vie » (8,03 %). Enfin, 3,96 % des femmes interrogées se déclarent véritables épicuriennes insouciantes, en affirmant préférer « profiter du présent ».

    L'art aurait peu d'influence

    D'où une véritable prise de conscience, capable de les faire changer, pourrait-elle venir ? 41,76 % pensent qu'« une expérience personnelle » telle qu'un voyage ou un projet à mener pourrait les conduire à agir plus facilement. Les médias ont aussi visiblement toujours un rôle d'information et de sensibilisation à jouer (32,67 % des réponses). Les hommes les placent d'ailleurs en tête (42,64 %). « L'entourage » peut aussi avoir une forte influence (20,48 %). Quant à l'art, s'il peut transmettre bien des émotions, les Françaises ne semblent pas convaincues qu'il soit en mesure de faire évoluer les mentalités sur les questions d'envi- ronnement, seules 5,09 % d'entre elles estimant qu'il puisse les conduire plus rapidement à agir.

    **Sondage réalisé online semaine 37 pour Solutions COP21 par l'IFOP auprès d'un échantillon de 1001 personnes représentatives de la population française et âgées de 18 ans et plus. Solutions COP21, des solutions pour changer d'époque, au Grand Palais du 4 au 10 décembre. Entrée libre www.solutionsCOP21.org